Des gerbes de fleurs déposées en hommage aux 16 victimes de l’accident de funiculaire à Lisbonne au Portugal le 3 septembre 2025. PATRICIA DE MELO MOREIRA / AFP
Le 3 septembre dernier, une des deux cabines de l’emblématique de « l’ascenseur de Gloria », l’un des trois funiculaires historiques de Lisbonne, a dévalé une rue pentue à toute vitesse et déraillé avant de s’écraser contre un immeuble, faisant 16 morts et une vingtaine de blessés. Ce lundi 20 octobre, près de deux mois après le drame, le Bureau d’enquête sur les accidents aériens et ferroviaires (GPIAAF) a dévoilé un rapport préliminaire, avant le rapport final prévu dans un délai d’un an. Voici ce que nous apprend ce document sur l’avancée de l’enquête.
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• Le câble reliant les deux cabines n’était pas aux normes
Le câble reliant les deux cabines du funiculaire de la Gloria à Lisbonne n’était pas aux normes fixées par son opérateur Carris, ou « Companhia Carris de Ferro de Lisboa » (CCFL), selon les conclusions préliminaires du GPIAAF. « Le câble n’était pas conforme aux spécifications en vigueur à la CCFL afin d’être utilisé pour l’ascenseur de la Gloria », peut-on lire dans ce document de 35 pages.
Selon les premiers éléments d’enquête communiqués par le GPIAAF trois jours après l’accident, celui-ci a été provoqué par « la déconnexion du câble entre les deux cabines », au niveau du point de fixation de celle qui venait de commencer sa descente. « L’inspection visuelle programmée, réalisée le matin du jour de l’accident, n’a détecté aucune anomalie sur le câble », avaient alors précisé les enquêteurs.
Mais les points de fixation du câble aux cabines ne sont visibles qu’au moment de son remplacement, qui doit avoir lieu tous les deux ans. En l’occurrence, ce câble avait été installé à l’été 2024, a précisé le GPIAAF lundi.
Les enquêteurs du GPIAAF ont en outre indiqué dans leur rapport que les opérations régulières d’entretien avaient bien été « enregistrées comme exécutées », sauf qu’ils ont également « recueilli des éléments selon lesquels ce registre ne correspond pas aux tâches réalisées effectivement ».
Carris avait jusqu’ici affirmé que les travaux de maintenance, effectués depuis plusieurs années par un sous-traitant, avaient toujours été réalisés dans les délais.
• L’immobilisation des autres cabines recommandée
Les éléments préliminaires du GPIAAF avaient déjà établi que le conducteur de la cabine avait bien activé les deux systèmes de frein dont elle dispose, mais ceux-ci n’étaient pas conçus pour arrêter le wagon sans l’aide de l’effet de contrepoids.
Dans ce contexte, le bureau d’enquête a recommandé que les autres ascenseurs de la capitale portugaise restent à l’arrêt, comme l’a déterminé la mairie aussitôt après l’accident, afin de garantir qu’ils disposent de systèmes de fixation des câbles et de freinage « capables d’immobiliser les cabines en cas de rupture du câble ».
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Le funiculaire de la Gloria, qui date de 1914 dans sa configuration actuelle, est composé de deux wagons jaunes, pouvant accueillir 42 personnes, qui montent et descendent alternativement par un système de contrepoids, un dénivelé de 45 mètres sur 276 mètres de long.