Pour la première fois, le centre hospitalier d’Agen-Nérac sert de décor au tournage d’un film. Hervé Bonnet, directeur du Bureau d’Accueil des Tournages (BAT 47), structure dédiée à l’accompagnement des productions audiovisuelles, gère cette initiative depuis plusieurs mois.
Le tournage du film Sous tension du réalisateur Mathieu Busson, qui se déroule principalement à l’Hôpital d’Agen jusqu’au 31 octobre, marque une nouvelle étape pour le Bureau d’accueil de tournage 47 (BAT 47). “Notre spécificité est le cinéma, et plutôt celui d’auteur, rappelle Hervé Bonnet, le directeur du BAT 47. Depuis 2012, nous avons accueilli 30 longs métrages en Lot-et-Garonne. Mais nous avions l’envie de développer la partie télévision”.
Elle est assouvie avec ce thriller médical réalisé pour France Télévisions. Julie Gayet y incarne Sophie Lamarck, une neurochirurgienne qui doit démontrer son innocence après le décès de son patient — le fils d’un mécène influent — lors d’une opération délicate. Erreur médicale ? Sabotage ? Accident ? L’ARS enquête.
Au-delà de l’intrigue, ce téléfilm aborde les problématiques hospitalières. Le service des urgences du centre hospitalier Agen-Nérac a d’ailleurs défrayé la chronique l’été dernier. “Accueillir le film ici permet ainsi de mettre un coup de projecteur sur tout le travail des soignants”, glisse Hervé Bonnet.
Pourquoi le Lot-et-Garonne a été choisi pour le tournage de Sous tension ?
Nous suivons ce projet au Bureau d’accueil de tournage depuis longtemps. Certains projets prennent du temps à se concrétiser, et celui-ci en fait partie. Nous avons travaillé avec des premières propositions de décors pertinents, en lisant le scénario pour identifier les besoins en termes de lieux de tournage.
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Nous avions d’abord pensé à des hôpitaux désaffectés, mais cela nécessitait trop de décoration. Finalement, l’hôpital d’Agen, avec sa zone de délestage, s’est avéré être le choix idéal. Et le lieu est forcément crédible. L’équipe a été très bien accueillie par tout le personnel et par l’équipe de direction.
“Certains soignants participent en tant que figurants”
Y a-t-il d’autres projets en cours dans la région ?
Oui. Le tournage de Mystique, un long métrage de Raphaël Quenard, s’est terminé le 7 octobre, le jour où celui de Sous tension a démarré. En fin d’année, nous avons un court-métrage de Stéphane Rideau qui va passer à la réalisation.
C’est un projet que nous accompagnons depuis plusieurs mois. Pour l’année prochaine, nous avons déjà deux longs métrages prévus. Chaque année, nous nous efforçons d’attirer des films ici, avec une moyenne de deux longs métrages annuels.
Stéphane Rideau tournera dans quelle zone du Lot-et-Garonne ?
Ce sera plutôt vers chez lui, vers Saint-Romain-le-Noble.
C’est la première fois que vous tournez à l’hôpital d’Agen. Pourquoi ?
C’est une conjonction de facteurs. L’hôpital a été agrandi, offrant plus d’espace. De plus, il y a une volonté de faire de l’hôpital un lieu vivant, et accueillir des tournages en fait partie. Certains soignants participent même en tant que figurants, ce qui change leur quotidien.
“Il y a des endroits en Lot-et-Garonne qui pourraient être inspirants”
Comment les figurants, dont certains travaillent à l’hôpital, vivent-ils ce tournage ?
Pour certains, c’est une première expérience, et c’est rassurant de tourner avec des collègues qu’ils connaissent. Cela permet de découvrir le tournage dans un environnement familier, ce qui est un atout. Et pour ceux qui connaissent déjà l’hôpital, ce sera intéressant de le redécouvrir à travers le regard du réalisateur.
Quels lieux n’ont pas encore été exploités par le BAT mais seraient idéaux pour un tournage ?
Il y a des endroits en Lot-et-Garonne qui pourraient être inspirants, comme le théâtre du Courneau ou la piscine du centre culturel de Villeneuve-sur-Lot. Mais cela dépend des réalisateurs et de leurs projets.