October 17, 2025

Après le rapport de la Chambre régionale des comptes, le Département de Tarn-et-Garonne assume sa politique d’investissements ambitieuse

l’essentiel
Le rapport de la chambre régionale des comptes (CRC) était en débat lors de la session du conseil départemental de Tarn-et-Garonne, jeudi 16 octobre 2025. Si les oppositions ont critiqué la gestion de la majorité, cette dernière assume une politiquement d‘investissement ambitieuse.

De prime abord, la synthèse du rapport d’observations définitives de la cour régionale des comptes (CRC) sur la gestion du Département de Tarn-et-Garonne depuis 2022, publié le 6 octobre 2025, pourrait sembler inquiétante.

La CRC relève en effet une trajectoire financière “détériorée en deux paliers successifs en 2023 et 2024”, mais elle l’explique par “un double phénomène : un effet ciseau important et croissant en fonctionnement et le maintien concomitant d’un niveau élevé d’investissement”.

Une situation financière analysée comme “fragile”

La CRC analyse également que, “contraint dans la mise en œuvre de politiques sociales obligatoires et privé de marges de manœuvre dans ses recettes fiscales, le Département a vu son épargne chuter fortement.” Néanmoins, le budget 2025 va dans le bon sens pour les magistrats, avec “pour objectif de limiter les dépenses de fonctionnement et de réduire son programme d’investissement par rapport aux années précédentes.”

La CRC conclut, enfin, que “l’exécution des prévisions budgétaires de l’exercice 2025 se traduirait par le maintien d’une situation financière fragile avec un niveau insuffisant d’épargne et une capacité de désendettement autour de 7 ans, ce qui reste toutefois en deçà du seuil d’alerte de dix ans. La recherche d’une trajectoire financière soutenable dépendra ainsi de la capacité du Département à respecter les prévisions ambitieuses qu’il s’est fixées pour 2025.”

“Nous avons choisi de maintenir l’investissement”

Le président du conseil départemental, Michel Weill, s’est néanmoins montré rassurant. “J’ai reçu la présidente de la CRC, elle ne m’a pas dit que c’était la catastrophe”, a-t-il nuancé. Les membres de l’ancienne majorité ont, eux, voulu retenir que l’épargne avait chuté.

“ Quand vous nous dites qu’il restait 45 millions d’euros (M€) pour finir les programmes antérieurs à 2022, nous avons dû sortir 37 M€ de crédits de paiement Donc en vérité, il restait 8 millions. En 2015, nous vous en avons laissés 6”, a contré le maire de Beaumont-de-Lomagne Jean-Luc Deprince.

“Loin d’être les plus mauvais”

Mme Nègre y voit, elle, une conclusion plus nationale que locale sur la baisse des marges de manœuvre des départements. “C’est un système à bout de souffle fondé sur des recettes cycliques et inadaptées à la dépense sociale. La majorité assume des choix de gestion rigoureuse et lucide, sans sacrifier les politiques publiques essentielles. Il n’y a eu aucune hausse d’impôts, la dette est passée de 202 à 185 millions d’euros entre 2021 et 2025 (-17 %). Enfin, nous avons choisi de maintenir l’investissement (221 millions entre 2022 et 2024) qui soutient l’économie locale et les territoires. Il y a une tentative d’instrumentalisation politique d’un rapport technique. Les chiffres parlent d’une collectivité solide qui agit avec transparence et sérieux.”

Jean-Michel Baylet, visé par l’opposition puisqu’il pilote le plan de relance ambitieux mis en place à l’arrivée de la majorité aux responsabilités, note que “le Tarn-et-Garonne ne fait ni partie des 35 départements avec une épargne brute inférieure à 7 % des recettes réelles de fonctionnement, ni des 12 départements ayant une épargne nette négative, ni dans les 15 départements dont la capacité de désendettement est supérieure à 15 ans. Nous sommes dans les clous. Nous ne sommes pas en grande difficulté mais nous subissons les conséquences de la politique nationale. Certains ont voulu transformer le rapport en brûlot alors que nos finances sont bien tenues. Nous avons certes des difficultés, mais sommes loin d’être les plus mauvais élèves de la classe.”

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