Des milliers de Palestiniens déplacés ont pris la route du retour, vers le nord de la bande de Gaza, à l’annonce du cessez-le-feu israélien, le 10 octobre 2025. ABDEL KAREEM HANA/AP/SIPA
Au terme de quatre jours de négociations entre Israël et le Hamas, la première phase de l’accord a été lancée ce vendredi 10 octobre. Un premier pas qui prévoit un cessez-le-feu ainsi que la libération des otages encore retenus par le Hamas contre celle de prisonniers palestiniens. Le Qatar, l’un des médiateurs clés dans le conflit, s’est réjoui d’une « responsabilité collective » dans le succès de cette première phase. « Le Nouvel Obs » fait le point.
• Le cessez-le-feu entre en vigueur
L’armée israélienne a annoncé l’entrée en vigueur ce vendredi à 9 heures GMT du cessez-le-feu dans la bande de Gaza, qui doit être suivi dans les 72 heures d’une libération des otages, en application d’un accord conclu avec le mouvement islamiste Hamas.
« Depuis midi, les troupes de Tsahal [l’armée israélienne, NDLR] ont commencé à se positionner le long des […] lignes de redéploiement en préparation de l’accord de cessez-le-feu et du retour des otages », affirme un communiqué militaire, qui précise que les « troupes du Commandement Sud […] continueront d’éliminer toute menace immédiate ».
A lire aussi
Analyse
Donald Trump et le cessez-le-feu à Gaza : l’art de la mise en scène
Mohammed al-Moughayyir, un responsable de la Défense civile, a déclaré à l’AFP que « des véhicules israéliens se sont retirés des parties sud et centrale de la ville de Khan Younès vers les zones est ».
• Des milliers de Palestiniens sur les routes
Dès l’annonce du cessez-le-feu, des milliers de Palestiniens se sont mis en route vers le nord de la bande de Gaza tandis que d’autres ont pris le chemin du sud, pour retrouver leur maison en ruine à Khan Younès, selon des images de l’AFP.
Le long de la route al-Rachid, une file de piétons ainsi que quelques véhicules progressent doucement, en direction du nord de la bande de Gaza.
« Nous rentrons chez nous malgré les destructions, le siège et la douleur. Mais nous remercions Dieu. Nous sommes heureux même si nous retournons dans des ruines sans vie, au moins c’est notre terre. Espérons que la guerre prendra fin définitivement », a déclaré Amir Abou Iyadeh, un déplacé de 32 ans, à Khan Younès.
• Des zones encore « extrêmement dangereuses » pour la population, d’après Israël
Si l’armée israélienne a annoncé un repositionnement de ses troupes dans des secteurs de Gaza, elle prévient la population palestinienne que certaines zones restent « extrêmement dangereuses » pour elle.
Dans le nord de la bande de Gaza, « il est extrêmement dangereux de s’approcher des zones [des villes] de Beit Hanoun, Beit Lahia, Choujaïya [quartier de Gaza ville] et d’autres zones de concentration des forces israéliennes », indique un communiqué du colonel Avichay Adraee, porte-parole arabophone de l’armée.
A lire aussi
Interview
Accord entre Israël et le Hamas : « Tout le processus de paix est à peine esquissé »
Dans le sud, « il est extrêmement dangereux de s’approcher de la zone du point de passage de Rafah [avec l’Egypte], du corridor Philadelphie [le long de la frontière égyptienne], ainsi que de toutes les zones de concentration des forces à Khan Younès », la grande ville de la partie méridionale du territoire.
• L’armée américaine confirme la fin de la première phase du retrait par Israël
Conformément à l’accord de cessez-le-feu, l’armée américaine a déclaré quelques heures après le début du retrait des troupes israéliennes que « les forces armées israéliennes avaient achevé leur retrait sur la “ligne jaune” à 12 heures heure locale », a indiqué sur X l’émissaire américain Steve Witkoff. Cette première phase lance le début de la période de 72 heures pour la libération des otages israéliens encore retenus dans la bande de Gaza.
• 20 otages vivants et 28 décédés
Benyamin Netanyahou, Premier ministre israélien, a affirmé que sur les 48 otages israéliens encore détenus par le Hamas, 20 sont vivants et 28 décédés. Lors de l’attaque du Hamas le 7-Octobre, 251 personnes avaient été enlevées, et des premières libérations avaient eu lieu fin 2023 et début 2025, lors de trêves. Avec le retour des otages, Benyamin Netanyahou espère voir son pays célébrer dès lundi un « jour de joie nationale ».
En échange des otages, Israël a publié ce vendredi une liste de 250 « détenus pour des raisons de sécurité » libérables. Une liste publiée par le ministère israélien de la Justice qui ne comprend pas certaines figures de la lutte armée palestinienne, comme Marwan Barghouti ou Ahmad Saadat, condamnés à la perpétuité, dont le nom avait été transmis en espérant leur libération.