Destiné au divertissement, le festival Tubecon a aussi permis de réfléchir au fonctionnement des réseaux sociaux, lors de sa 3e édition, samedi 4 octobre, place Saint-Pierre à Toulouse.
Habituellement, les créateurs de contenus qu’il ne faut plus appeler influenceurs, s’expriment sur les réseaux sociaux et dialoguent avec leur public par écrans interposés. À Tubecon, on se voit en vrai et on peut même se parler en face.
“Le but est de permettre la rencontre à Toulouse entre des créateurs de contenus et les millions de personnes qui les suivent sur les réseaux sociaux au quotidien”, explique Jeanne Bassinet, chef de projet à Dépêche Events qui organise ce festival 2.0.
Sport et sédentarité
Des créateurs qui ont animé des temps forts tout au long de la journée, samedi 4 octobre, place Saint-Pierre à Toulouse. Parmi eux, Alixxbvl participe pour la deuxième fois à l’événement. “J’étais présente l’année dernière et j’avais parlé de la précarité étudiante”, précise la créatrice de contenu toulousaine. “Vu que je fais régulièrement du contenu santé, bien-être, sport, étant étudiante en kiné, il était important, cette année, de sensibiliser les gens à leur santé et de leur montrer que c’est simple de prendre soin de soi par des petits gestes à mettre en place au quotidien pour lutter contre la sédentarité et l’inactivité”.
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Présente sur TikTok et Instagram où elle poste plusieurs fois par semaine, Alixxbvl est très active en posts et stories. “Je réponds aux messages régulièrement mais le fait de se voir et de se parler directement ici permet une écoute particulière”, constate la jeune femme. “J’ai commencé il y a 4-5 ans en faisant du contenu pour aider les jeunes filles par rapport aux menstruations. Une fois que j’ai fini par faire le tour, j’ai voulu changer de type de contenu. Mon but, à travers mes réseaux sociaux, est de donner des conseils aux gens, qu’ils prennent soin d’eux”.
Donner de l’attractivité
Tubecon dispose aussi d’un village de partenaires avec des acteurs du territoire qui veulent s’adresser aux jeunes. ” Toulouse Métropole qui est notre partenaire majeur, présente sa nouvelle application qui s’appelle Jeunes en Métropole, avec plein de bons plans”, ajoute Jeanne Bassinet. “On a des écoles, des centres de formation, de coiffure, d’esthétique. Sur chaque stand, les partenaires proposent des animations. Tout est gratuit. La nouveauté cette année est de s’être étendus sur la deuxième partie de la place Saint-Pierre avec un skatepark, un terrain de bubble foot, des jeux gonflables et de finir la journée par un DJ set”.
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Festival de divertissement urbain en plein cœur de Toulouse, Tubecon sait aussi lier l’utile à l’agréable et profiter de la présence massive de jeunes entre 15 et 25 ans pour les inciter à découvrir des secteurs d’activité qui recrutent. “À la Fédération du bâtiment et des travaux publics de la Haute-Garonne, nous représentons environ 1 000 entreprises qui emploient 18 000 salariés”, indique Evelyne Bonafos, attachée de direction à la FBTP 31. “Ces entreprises rencontrent souvent des difficultés pour recruter. Nous participons aussi au Waterloo et au Rose Festival et nous expliquons que nos métiers sont intéressants et indispensables.”
Parmi les nombreux jeunes présents, André avoue ne s’informer que par les réseaux sociaux : “C’est essentiel pour se renseigner, trouver un emploi ou un événement culturel comme celui-là. Pour moi qui suis Brésilien, c’est un bon moyen de connaître un peu mieux la ville. À Tubecon, j’apprécie les messages et les initiatives pour la santé, pour encourager l’e-sport”.
Changer l’image des influenceurs
“Les influenceurs ont parfois une mauvaise image via le dropshipping ou la télé-réalité”, constate Jeanne Bassinet, chef de projet à Dépêche Events. “Ici, nous invitons des jeunes qui ont plein de talents, qui véhiculent de la bienveillance sur leur réseau. Certains dansent, d’autres sont des athlètes ou de futurs comédiens et même chanteurs… Pour les sélectionner, on regarde évidemment beaucoup les réseaux sociaux et l’idée est de trouver des jeunes qui ont de l’énergie, qui ont envie de partager aussi avec leur communauté parce que ce n’est pas facile de passer de son écran à la réalité. Après on échange avec eux, il y a un long process de recrutement pour qu’aussi la rencontre se passe bien, qu’ils créent éventuellement du contenu ensemble”.