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Le Nouvel Obs avec AFP
Donald Trump, le 30 septembre 2025 à Washington. WIN MCNAMEE / GETTY IMAGES VIA AFP
Donald Trump a donné ce vendredi 2 octobre au Hamas jusqu’à dimanche 18 heures (minuit à Paris) pour accepter son plan de paix pour Gaza, qu’il a présenté comme un accord « de la dernière chance » pour mettre fin à deux ans de guerre dans le territoire palestinien.
Le mouvement islamiste avait annoncé un peu plus tôt avoir besoin de plus de temps pour examiner le plan présenté par le président américain, que le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahou a dit soutenir. Mais Donald Trump, qui avait donné mardi au Hamas un ultimatum de « trois ou quatre jours » pour accepter son plan, a fixé l’heure limite à 1 heure lundi à Gaza.
« Si cet accord de la dernière chance n’est pas trouvé, l’enfer se déchaînera comme jamais contre le Hamas », a-t-il écrit sur son réseau Truth Social. « La plupart [des combattants du Hamas] qui restent sont cernés et piégés militairement, et ils n’attendent que mon signal, “GO”, pour être rapidement exterminés », a aussi déclaré Donald Trump.
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Il « demande à tous les Palestiniens innocents de quitter immédiatement cette zone potentiellement très meurtrière pour d’autres parties plus sûres de Gaza », sans préciser de quelle « zone » exactement il s’agit.
Le plan Trump prévoit un cessez-le-feu, la libération dans les soixante-douze heures des otages retenus dans la bande de Gaza et le désarmement du Hamas, ainsi qu’un retrait israélien progressif du territoire et la mise en place d’une autorité de transition chapeautée par Donald Trump, le principal allié d’Israël.
« Les Qataris vont mettre la pression au Hamas »
Soutenue par plusieurs pays arabes et occidentaux, la proposition américaine est truffée de zones d’ombre, notamment sur le calendrier du retrait israélien et le cadre du désarmement du Hamas. Mohammad Nazzal, membre du bureau politique du Hamas, a indiqué que le « plan comporte des points de préoccupation ». Une source palestinienne proche de la direction du Hamas avait indiqué mercredi à l’AFP que le mouvement « souhaitait amender certaines clauses comme celle sur le désarmement et l’expulsion » de ses membres.
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« Les Qataris vont mettre la pression au Hamas pour qu’il donne une réponse positive, même s’il n’accepte pas l’intégralité du plan », a indiqué à l’AFP Hugh Lovatt, spécialiste du Moyen-Orient au Conseil européen des Relations internationales.
« Il ne s’agit pas seulement de convaincre la direction du Hamas à Doha, mais aussi celle de Gaza, ainsi que ses membres et combattants » sur place.
Une autre source proche des négociations en cours à Doha a dit à l’AFP mercredi qu’« il existait deux opinions au sein du Hamas », la première soutenant « l’approbation inconditionnelle » du plan Trump, la seconde rejetant « le désarmement et les expulsions » des cadres du Hamas.
« Lieux de mort »
Pendant ce temps, dans la bande de Gaza, la situation humanitaire est toujours catastrophique. Amnesty International a condamné des « déplacements massifs » dus à l’offensive sur la ville de Gaza, ajoutant que des centaines de milliers de Palestiniens étaient contraints de se réfugier dans des « enclaves surpeuplées dans le sud ».
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L’armée israélienne a lancé le 16 septembre une offensive sur la ville de Gaza, qu’elle présente comme le dernier bastion du Hamas et dont les habitants ont été contraints de fuir vers le sud. Elle avait notamment exhorté les Palestiniens à s’installer dans ce qu’elle qualifie de « zone humanitaire » à Al-Mawasi, sur la côte.
Mais les Nations unies ont assuré qu’il n’existait pas de refuge sûr pour les Palestiniens, qualifiant de « lieux de mort » les zones de sécurité désignées par Israël dans le sud. « L’idée d’une zone de sécurité dans le sud est une farce », a déclaré depuis Gaza James Elder, porte-parole de l’Unicef.
Selon la Défense civile de Gaza, au moins onze personnes ont été tuées vendredi par des opérations militaires israéliennes, dont huit dans la ville de Gaza.
Sollicitée par l’AFP, l’armée israélienne n’a pas répondu.