Comme son père, Eric, Théo Mercadier a fait ses débuts chez les professionnels à Albi. De retour comme titulaire ce vendredi 3 octobre contre Suresnes, il espère poursuivre sur sa belle lancée. Lui, ce garçon qui a toujours su faire preuve d’abnégation pour franchir les obstacles qui se sont présentés sur la route de sa jeune carrière.
Il est la preuve qu’une carrière est semée d’embûches et que les échecs rendent plus forts. À condition d’être fort pour rebondir. Ce n’est pas ce qui manque à Théo Mercadier. Du haut de ses 22 ans, le deuxième ligne a déjà connu pas mal de désillusions. Dès son passage chez les jeunes au Stade Toulousain (2016-2019), qu’il avait rejoint après dix ans à Villefranche-de-Lauragais, club de ses débuts.

“Ça ne s’est pas très bien passé car j’étais en retard sur la croissance et la puberté. Au final, j’ai rebondi à Castanet pour reprendre du plaisir avec les amis du lycée. Ça m’a fait beaucoup de bien, se souvient le natif de Toulouse. Puis, j’ai signé en double licence à Carcassonne sans avoir l’idée de faire du rugby ma vie. Cette année, je me pète les ligaments croisés sur le premier match de la saison. Avec le recul, je ne serais pas là où je suis aujourd’hui sans cet épisode. Je me suis rendu compte que je n’étais plus grand-chose sans le rugby”.
C’est à ce moment-là que Théo Mercadier a pris conscience qu’il voulait absolument faire de sa passion son métier. Alors il a pris le temps de se rétablir, puis de travailler comme un acharné dans son coin pour réaliser une belle saison suivante à Carcassonne et ensuite rejoindre le centre de formation de la Section Paloise, le temps d’une saison. Mais dans le Béarn, les choses ne se sont pas passées comme prévu et Théo Mercadier est “gentiment remercié” avant de s’engager avec le SCA la saison dernière.
“Mon père est presque une idole”
Dans le Tarn, le deuxième ligne vit un début d’aventure loin de ses attentes. “Je me suis fait accompagner par un préparateur mental. Je n’avais pas beaucoup de temps de jeu avec Mathieu Bonello à l’époque (alors manager). Je m’étais même posé la question d’arrêter le rugby, avoue l’étudiant en marketing, titulaire d’un BTS commerce. Quand tu ne joues pas pendant six mois, qu’on te répète que tu n’es pas assez physique, pas assez bon, tu doutes mentalement.”
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Encore une fois, Théo Mercadier s’est accroché et est parvenu à faire son trou chez les Jaune et Noir. En témoignent ses quatre feuilles de match en ce début de saison. Touché au genou contre Chambéry il y a trois semaines, il honorera déjà une quatrième titularisation ce vendredi 3 octobre contre Suresnes. “Je me sens bien physiquement, en forme”, soutient celui qui a pris plus de dix kilos depuis son arrivée à Albi – il pèse 110kg pour 2m –, afin de compenser une certaine densité physique qui lui était reprochée par le passé.
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Dans la cité épiscopale, Théo Mercadier marche sur les traces de son papa, Éric, qui a porté les couleurs du SCA à la fin des années 1980. “Mon père a commencé le rugby sur le tard, vers ses 18 ans, et son premier club pro a été Albi. Pour moi, c’est fort d’avoir signé à Albi pour mes premiers matchs en pro. Ça a beaucoup de sens parce que mon père est presque une idole pour moi, c’est quelqu’un qui m’a beaucoup inspiré et c’est encore le cas aujourd’hui, développe Théo. Je suis fier qu’on associe mon nom de famille et la ville d’Albi. J’espère que ma carrière sera aussi belle que la sienne.”
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Aujourd’hui, Éric Mercadier est manager en Nationale 2, à Aubenas. Mais il continue de suivre de près son fiston et se déplace au Stadium dès que son emploi du temps le lui permet. “Il me fait beaucoup de retours, surtout des positifs. Il ne me met pas de pression, il est dans la bienveillance. Même si, quand je fais des matchs de merde, il est capable de me le dire sans souci, se marre Théo. Je l’ai au téléphone après chaque entraînement, après tous les matchs pour débriefer”. Et gratter quelques précieux conseils.