October 1, 2025

Rolex, Porsche, Vuitton… la justice met aux enchères les biens mal acquis des voyous

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Montres, chaussures, lunettes, voitures… Une vente aux enchères prévue jeudi à Toulouse propose 256 lots récupérés par l’Agrasc, l’agence de gestion et de recouvrement des avoirs saisis. Des biens confisqués à des délinquants dans le cadre d’enquêtes judiciaires. Explications.

Les vitrines exposent pièces d’or, boucles d’oreilles ou sac Gucci, bottes Chanel, maroquineries Vuitton et montres Rolex. Pas de place pour la BMW vert pomme, le Hummer ou la Ford Mustang mais ces voitures sont, elles aussi, proposées à la vente. “Et même un Porsche Panamera”, annonce Guillaume Suduca, le commissaire-priseur.

Seulement, ce véhicule, mis à prix entre 3 000 et 5 000 euros, est vendu “sans clef et sans papier”, prévient l’homme au marteau. Une particularité liée aux biens proposés par l’Agrasc, l’agence de gestion et de recouvrement des avoirs saisis et confisqués qui proposent cette vente dans le cadre de la Nuit du droit.

À la vente, des biens “mal acquis”

“D’autres ventes aux enchères de l’Agrasc se déroulent au même moment à Paris, Béthune, Nîmes, Lyon, Nantes ou encore Metz”, prévient le magistrat Mathieu Folhen, coordonnateur des antennes régionales de l’agence. Cet établissement public valorise les biens saisis par la justice dans le cadre d’enquêtes. “L’argent qui va être récupéré alimentera le budget de l’État ou encore la mission interministérielle de lutte contre les drogues et les addictions.”

Pas de précision sur les origines des voitures ou autres pièces diverses présentées jeudi à la vente à Toulouse. “Il s’agit de biens mal acquis”, résume Mathieu Folhen. Et sans surprise, notamment dans le cadre de dossiers de trafic de stupéfiants et de blanchiment. “En 2024, sur les juridictions de la cour d’appel de Toulouse, l’Agrasc a récupéré 9 millions d’euros, dont plus de trois millions en cash. En 2025, nous sommes déjà à 2,8 millions d’euros d’argent liquide.”

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Le commissaire-priseur Guillaume Suduca s’est occupé de “vérifier” tous les biens inscrits aux enchères. “Certains provenaient de contrefaçon”, explique ce professionnel, exhibant une sacoche d’un grand couturier italien fabriquée bien loin des standards de la marque.

“Nous allons proposer de très belles montres, “, prévient Guillaume Suduca. Il pensait même pouvoir présenter des montres très recherchées. “J’avais devant moi un plateau de Rolex, dont plusieurs Daytona et même une Richard Mille, la montre de Raphaël Nadal, le champion de tennis”.

Une Rolex Daytona à 20 000 euros

Un bijou de moins de 30 g qui se vend plus de 100 000 euros. “Seulement, après expertise, elle était fausse, comme beaucoup de Daytona”, sourit, un peu déçu, le commissaire-priseur. Moins de pièces mythiques mais quelques très beaux spécimens. “Une Daytona de 2002, annoncée entre 20 000 et 30 000 euros ou une Vacheron Constantin mise à prix 6 000 euros. Mais nous avons aussi des bracelets, ou bijoux, dont le départ des enchères est fixé à moins de 100 euros”, tempère Guillaume Suduca.

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Et ce professionnel mise sur cet événement particulier pour attirer du monde. “Les ventes aux enchères ne sont pas réservées aux personnes fortunées. Elles restent ouvertes. Jeudi on peut assister aux enchères. La vente commencera à 17 heures et devrait durer plus de trois heures.”

Une centaine d’acheteurs sont attendus rue du Languedoc. Et sans doute plus de 900 en ligne, via les sites spécialisés. On peut découvrir les lots en vente en passant rue du Languedoc ou via internet, sur drouot.com ou interencheres.com

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