Un syndicat de l’Éducation nationale accuse le chef du gouvernement d’avoir usurpé un master de droit public. Ce dernier dément et annonce une plainte pour dénonciation calomnieuse.
Diplôme ou pas diplôme ? La polémique enfle. Le Syndicat national des agents publics de l’Éducation nationale (Snapen) a saisi la commission des requêtes de la Cour de justice de la République.
Dans sa plainte, consultée par l’AFP, il accuse Sébastien Lecornu d’avoir voulu “faire croire qu’il était titulaire d’un master de droit public” alors qu’il n’aurait validé que la première année du diplôme.
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“Aucun diplôme n’est requis pour être membre d’un gouvernement et le fait de ne pas avoir obtenu de master 2 n’est pas un signe d’incompétence”, précise toutefois l’avocat du syndicat, Me Vincent Brengarth. Mais il dénonce “l’absence de transparence”, susceptible de nuire à la crédibilité des universités publiques et à “l’égalité républicaine”.
La défense du Premier ministre
Le Premier ministre “conteste vigoureusement l’accusation dont il fait l’objet”, déplore une “polémique artificielle” et annonce une plainte en retour contre le Snapen pour dénonciation calomnieuse, selon son entourage.
Dans un entretien au Parisien, Sébastien Lecornu avait expliqué avoir “validé (sa) maîtrise en droit, donc un master 1”, à l’université Panthéon-Assas.
“J’ai ressenti dans cette fausse polémique une forme de mépris social”, a-t-il ajouté.
Une controverse initiée par Mediapart
Mi-septembre, Mediapart avait affirmé que le Premier ministre n’avait jamais obtenu de master complet. Des portraits publiés depuis 2016, sa page LinkedIn, le site du ministère des Armées ou encore la présentation d’une conférence universitaire évoquaient pourtant un “master de droit public”.
Sur son site officiel, Sébastien Lecornu mentionne désormais des “études de droit à l’université Paris 2 Panthéon Assas”, sans autre précision.
Un débat sur la transparence
Pour le Snapen, la question dépasse le cas personnel du Premier ministre. “La Banque de France ne laisse pas passer l’édition de faux billets. Nous, en tant que corporation de l’Éducation nationale et de l’Enseignement supérieur, on ne peut pas laisser passer l’impression de faux diplômes”, a déclaré à l’AFP Gérard Lenfant, président du syndicat.
Il prévient : “Demain, c’est la porte ouverte à toutes les utilisations frauduleuses.”