"On a fait des rencontres incroyables" : deux jeunes bouclent un tour de France à vélo avec… un barbecue

Pendant près de cinq mois, le Lot-et-Garonnais Romain Tournerie et son ami Edouard Teisserenc-Bonesteve, originaire de Béziers dans l’Hérault, ont sillonné la France à vélo. Mais leur voyage avait une saveur particulière : dans leurs sacoches, ou plutôt à l’intérieur de leur cadre, ils transportaient un barbecue pour partager des grillades avec les habitants croisés sur leur chemin. Une aventure sportive, humaine et conviviale de plus de 4 500 km à travers l’Hexagone.

Leur périple a commencé le 5 mai à Béziers, pour s’achever le 27 août à Montgaillard-en-Albret, la patrie de Romain Tournerie. “Ça a duré quatre mois et demi”, précise le Lot-et-Garonnais de 24 ans, encore marqué par l’intensité de ce voyage.

De Béziers à Montgaillard-en-Albret, en passant par les Alpes, la Bretagne, la Normandie, l’Aveyron…

De la Camargue à la Bretagne, en passant par les Hautes-Alpes, l’Ardèche, la Manche, la Corrèze, le Cantal, la Marne, la Charente-Maritime ou encore la Drôme, les deux cyclistes ont traversé une grande partie du pays. Leur itinéraire les a menés de Béziers à Cherbourg, avant un détour en Suisse par le lac Léman, puis un retour vers Lyon, Saint-Étienne, Mende, Millau, les gorges du Tarn et Castelnaudary, avant de conclure par le Gers et l’Albret. “Je n’ai pas fait le compte exact, mais il y en a eu un paquet, c’est sûr”, sourit-il en évoquant les départements traversés.

S’ils n’ont pas roulé dans le Nord de la France, c’est parce qu’ils ont pris le temps de savourer certaines étapes. “On a passé beaucoup de temps en Bretagne, presque un mois, ce qui nous a empêchés de faire le Nord.”

Des grillades pour créer du lien

Leur originalité, c’est ce petit barbecue qu’ils transportaient accroché au cadre de leur bicyclette. Et, de temps en temps, quand la convivialité et les rencontres s’y prêtaient, ils le dépliaient pour faire des grillades. “Oui, mais on ne faisait pas ça systématiquement. C’était plutôt spontané. Si on rencontrait des gens sympas, on leur proposait de partager un repas.” Deux grands événements ont même été organisés à Arles et à Audierne, dans le Finistère, réunissant jusqu’à cinquante convives.

Leurs rencontres se faisaient souvent par hasard, au gré des pauses. “On a fait des rencontres incroyables. C’était souvent lors de nos arrêts pour manger ou charger nos téléphones. On discutait avec les gens, et parfois ils nous invitaient chez eux. En échange, on leur proposait de faire une grillade.

C’est ainsi qu’ils ont découvert des territoires mais aussi des habitants, avec des souvenirs marquants. “La Haute-Loire, sans hésitation. C’est magnifique, sauvage et préservé. On y a fait une superbe rencontre avec un groupe de personnes qui nous ont accueillis chez eux.”

Voyager simplement

Pour financer leur périple, les deux amis ont misé sur la simplicité. “On dormait en tente à la belle étoile, donc pas de frais d’hébergement. On a dépensé pour la nourriture, car on voulait découvrir la gastronomie locale. Les réparations de vélo ont coûté environ 200 euros chacun”, rembobine Romain Tournerie.

Côté difficultés, ils gardent surtout le souvenir d’épreuves physiques. “Pas vraiment de galères humaines, mais des défis physiques, comme faire 200 km d’une traite de Millau à Castelnaudary, se remémore ce dernier. C’était épuisant, mais gratifiant.”

Et après ? Le retour à la vie quotidienne s’annonce plus calme, mais leur aventure a ouvert de nouvelles perspectives. “C’est un retour à la réalité, mais on veut continuer à organiser des événements autour de la grillade, confie le jeune Lot-et-Garonnais. On va chercher un travail pour financer ces projets.”

Quatre mois et demi de route, des centaines de rencontres et un barbecue devenu symbole de convivialité : les deux amis ont fait bien plus qu’un simple tour de France à vélo. Ils ont tracé leur propre itinéraire, fait de rencontres, de partage et d’amitié.