Delphine Jubillar a disparu dans la nuit du 15 décembre 2020. Presque cinq ans plus tard, ce mardi 23 septembre, son mari Cédric comparaît devant la cour d’assises du Tarn, pour un deuxième jour d’audience à Albi.
• Accusé du meurtre de son épouse, Cédric a une nouvelle fois nié toute responsabilité dans la disparition de Delphine hier. Son étude de personnalité a décrit une personnalité clivante.
• Aujourd’hui, la cour se penche sur la personnalité et l’histoire de Delphine, en s’appuyant à nouveau sur des expertises.
Suivez les débats de ce deuxième jour d’audience du mardi 23 septembre avec La Dépêche du Midi.
Cédric Jubillar fixe attentivement la sœur de Delphine
L’accusé est penché en avant sur son siège et fixe Stéphanie Aussaguel en l’écoutant très attentivement. Celle-ci ne lui renvoie pas un regard. “La disparition de ma sœur a changé ma vie”, dit-elle en guise de derniers propos.
Pudique, Stéphanie affirme que l’exercice de parler devant une audience est très compliqué. Ses réponses sont très brèves. Les avocats de la partie civile doivent lui tirer les mots de la bouche. “Delphine n’aurait pas pu abandonner ses enfants”, dit-elle.
“Delphine était toujours présente même si elle était discrète”
“Quand j’étais malade, Delphine était très présente”, assure Stéphanie.
Delphine Aussaguel cherche ses mots et a du mal à détailler
Questionnée par la présidente, la sœur aînée de Delphine répond avec difficulté. Elle semble avoir du mal à détailler leur relation. Un long blanc s’installe lorsqu’elle est invitée à parler de l’affaire.
“Quand notre mère était absente, on s’occupait des tâches ménagères”
Stéphanie Aussaguel s’applique à expliquer l’enfance de Delphine. “Notre mère travaillait et s’occupait de nous”, avance-t-elle. Elle s’exprime péniblement et cherche ses mots. Elle valide l’enquête de personnalité, en la décrivant comme juste.
“Quand notre mère était absente, on s’occupait des tâches ménagères”, confie Stéphanie avant de détailler son parcours scolaire. Lorsqu’elle quitte le domicile familial, Delphine a 13 ans.
Stéphanie Aussaguel, sœur aînée de Delphine, est à la barre
Me Rongier attaque le fait que les négligences des enfants ne soient attribués qu’à Delphine
L’avocate de la partie civile s’interroge sur le fait que la défense ne place la responsabilité des négligences que sur Delphine. “La directrice de la crèche n’a vu Cédric que deux fois en huit mois”, affirme-t-elle.
“Le site Gleeden vous savez ce que c’est ?”
Me Martin demande à l’expert d’expliquer ce qu’est ce site de rencontres sur lequel était Delphine. “C’est un site pour les personnes cherchant des relations extra-conjugales”, répond-il. En 2020, elle aurait déjà rencontré plusieurs hommes sur ce site, selon l’avocat.
Me Martin prend la parole et fait admettre à l’expert que Delphine était bien “indépendante”
Cédric Jubillar a du mal à rester en place
Le plaquiste bouge de plus en plus et n’arrive pas à rester immobile. Il se redresse, agite toujours autant sa jambe et change souvent de position.
Me Franck aborde des négligences de Delphine par rapport à ses enfants
“Delphine congelait le lait qu’elle donnait à sa fille et celle-ci est tombée malade, elle l’habillait avec des vêtements trop petits et l’emmenait peu chez le docteur”, énumère Me Franck reprenant le témoignage de la directrice de la crèche des enfants. “Elle n’était pas une mauvaise mère pour autant, comme l’a d’ailleurs souligné Mr Jubillar”. Un signalement avait été envisagé par la directrice.
La présidente reproche à l’avocate de ne pas avoir posé une question. L’expert ne peut répondre à la défense.
“Le terme de honte est souvent utilisé par Delphine”, note Me Franck
“Delphine a pu avoir honte de montrer son quotidien”, confirme Valentin Belbeze, l’expert. “Elle recherchait un homme plus stable, qui l’épaulerait plus”.
“Dépeint comme le grand dominant, on constate que Cédric n’incarne pas ce personnage décrit plus tôt. Elle voulait un homme différent, plus viril, selon des témoignages de sa cousine”, lance Me Franck. L’expert a dû mal à répondre précisément.
Cédric s’agite dans le box, il se montre plus attentif
L’accusé semble se tendre. Enfoncé dans son siège, il agite frénétiquement sa jambe gauche posée sur sa jambe droite, comme s’il était stressé. Toujours les bras croisés, il écoute attentivement l’échange entre son avocate et l’expert.
Une description “caricaturale” de l’isolement social de Delphine, selon la défense
Me Franck demande à l’enquêteur de personnalité de préciser sa méthode de travail. Après une réponse assez plate, l’avocate dénonce une description caricaturale de l’isolement social de Delphine. “L’enquête démontre qu’elle avait des amies et qu’elle sortait avec elles”, avance l’avocate. L’expert répond par l’affirmative, mais assure que ce n’est pas incompatible avec un certain isolement.
Fin de témoignage pour l’expert, il répond aux questions de la défense
Surprise : la fratrie de Delphine va être interrogée
Une suspension est annoncée par la présidente
Une avocate de la partie civile lève la voix, elle refuse qu’on la coupe
Me Pauline Rongier lève la voix lorsqu’on lui oppose que ses questions sont trop longues. La présidente suggère de laisser répondre l’expert et elle s’énerve. “Laissez-moi finir mon propos même si je sais que cela vous gêne”, lance Me Rongier à la défense.
L’esclandre fait oublier l’objet de la question de l’avocate et l’experte répond brièvement, un blanc s’installe dans la salle. “C’est extrêmement pénible”, dit-elle. Elle demande à la présidente d’agir pour éviter ces conflits. Celle-ci lui répond qu’elle devrait être plus synthétique dans ses questions.
L’attitude placide de Cédric dans le box
Face à l’exposé de l’enquêteur de personnalité, Cédric semble calme assis dans son box. Bras croisés, il ne semble pas entièrement captivé par les débats et reste immobile sur son siège. Son regard est fixe.
Delphine avait honte de sa maison, un “chantier permanent” où elle “n’invitait personne”
Delphine a honte du chantier de la maison du couple. Cela accentue son isolement social. “Par exemple, elle refuse d’inviter qui que ce soit chez elle”, assure l’expert.
Encore une fois, elle extériorise très peu à propos de ces problèmes. Mais la situation est malgré tout constatée par de nombreux témoins.
La question du départ pour le Djihad abordée
“Aucun témoin n’a évoqué un possible départ pour le Djihad”, assure l’expert en réponse à Me De Caunes, avocat de la partie civile. “Elle n’était pas religieuse et rien ne permet de confirmer cette hypothèse de mon côté”. Une accusation lancée par Cédric lui-même.
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Cédric était-il violent ? A-t-il déjà frappé Delphine ?
Aucun témoignage direct n’établit de violences concrètes au sein du couple. Une cousine de Delphine rapporte qu’elle a parlé du fait que Cédric aurait levé la main sur elle. “Elle se serait renfermée directement, sans rentrer dans les détails”, précise l’expert.
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Un déséquilibre dans le couple à propos de l’investissement dans le rôle de parent
Il y avait un déséquilibre dans le couple concernant l’investissement dans le rôle de parent. “Il y avait un roulement à cause des horaires de nuit de Delphine, mais on ne peut pas parler de relation équilibrée”, précise l’expert.
Lorsque Cédric est présent, c’est lui qui incarne l’autorité et Delphine s’efface. Elle doit compenser avec l’agressivité parfois excessive de Cédric envers ses enfants.
Delphine tient tête à Cédric dès lors qu’elle rencontre son amant
Au fil du temps, Delphine tient tête à son mari. Et ce, de façon plus régulière. Notamment grâce à la confiance acquise lors de sa relation extra-conjugale. Au foyer familial, la vie est “terne”, selon l’expert. Delphine se tourne de plus en plus vers son amant et prend même la décision de quitter Cédric. Objectif : s’installer avec cet homme qui a changé sa vie, selon les constatations.
Delphine se fait des amis à Cagnac-les-Mines, Cédric désapprouve
La maternité de Delphine était sa “raison de vivre”. Elle se fait un groupe d’amis à Cagnac-les-Mines et est décrite comme joviale et sociale. Mais Cédric voit tout ceci avec méfiance et nuit à ces relations, qu’il n’approuve pas. C’est une autre source de tension dans le couple et de défiance de la part de la famille de Delphine.
Mais l’infirmière, habituée dès l’enfance à ne jamais se plaindre notamment hors de la famille, garde tout pour elle. Elle a un caractère secret sur ces difficultés.
La rencontre avec l’amant de Montauban
Delphine rencontre son amant sur le site de rencontres Badoo. “Ça a matché dès les premiers échanges”, a confié celui-ci à l’enquêteur. “Puis, elle est passée d’éteinte à solaire au fil de la relation”.
La famille de Delphine confirme cet état de fait. L’infirmière choisit même de présenter ses enfants à son amant.
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Le couple bat très vite de l’aile, Delphine s’éloigne
Au fil des ans, les disputes se multiplient et le couple s’éloigne. La famille de Delphine lui conseille de quitter Cédric. Les travaux non finis de la maison et la consommation de cannabis sont les principales causes de ces disputes. Delphine commence à s’habituer à être plus indépendante et s’inscrit sur un site de rencontres.
Début de relation avec Cédric et méfiance de la famille
Delphine est très pudique et se confie très peu sur ses relations affectives. Elle aurait eu deux petits amis avant Cédric qu’elle rencontre dans un contexte festif à la sortie de l’adolescence. La famille est dubitative sur cette relation. “Le silence de Delphine par rapport au comportement de Cédric intrigue”, dit l’expert. Sa famille a espéré que la relation ne dure pas. “Elle aimait son côté bad boy et festif”. Le couple a duré et ils ont emménagé ensemble rapidement en 2007 à Albi. La demande en mariage arrive 2011 et l’installation à Cagnac, deux ans plus tard. La famille, toujours méfiante, espère que Cédric va mûrir.
Les relations de Delphine Jubillar avec sa mère
La mère de Delphine est aimante mais décrite comme fragile. Delphine devait se débrouiller seule. Dans ce cas, selon l’expert, les enfants prennent la place des parents. Delphine a donc remplacé sa mère et s’est occupée de ses frères et sœurs. La famille est un clan, un groupe restreint, mais solide.
Lorsque la mère de Delphine tombe malade, celle-ci l’accompagne jusqu’à sa mort sans verbaliser les problèmes familiaux. Elle va jusqu’à l’habiller et la maquiller pour la préparer pour l’enterrement.
Les images exclusives de la sortie de Cédric Jubillar, ce lundi
La Dépêche du Midi a pu saisir en vidéo le moment où Cédric Jubillar a quitté le tribunal d’Albi ce lundi.
Le deuxième jour d’audience commence
Cette journée commence avec l’enquête de personnalité de Delphine Jubillar. Elle est exposée par l’expert toulousain, Valentin Belbeze.
Quel sera le quotidien de Cédric Jubillar pendant le procès ?
De la prison de Seysses au tribunal d’Albi… Voilà quel sera le quotidien de Cédric Jubillar pendant ces quatre prochains mois de procès.
L’effervescence est un peu retombée à l’entrée du Palais de justice : une vingtaine de personnes attendaient sur place ce matin
Loin des dizaines de personnes qui attendaient ce lundi devant les portes du tribunal d’Albi pour l’ouverture du procès, une vingtaine de personnes étaient attroupées devant la bâtisse ce lundi.
Cédric Jubillar : “il plaçait des Lego® sur les genoux” de son fils, le bébé sentait le tabac… ses relations avec ses enfants passées au crible
Au premier jour du procès de Cédric Jubillar, accusé du meurtre de sa femme Delphine, la cour a évoqué sa relation avec ses deux enfants, Louis et Elyah. L’enquête psychologique et les propos de l’accusé ont permis de dresser un premier état des lieux de ces liens familiaux.
Les points à retenir après la première journée d’audience
Ce lundi, lors de l’ouverture du procès à Albi, Cédric Jubillar a une nouvelle fois clamé son innocence. ” Je conteste toujours les faits qui me sont reprochés “, a-t-il assuré avant de passer deux heures à la barre, bombardé de questions par toutes les parties. Ce peintre-plaquiste, détenu depuis juin 2021 et qui vient de fêter ses 38 ans en prison, dément être le meurtrier de celle qui était devenue sa compagne alors qu’ils avaient 18 ans, la mère de leurs deux jeunes enfants, qui lui avait annoncé sa volonté de divorcer, désireuse de refaire sa vie avec un autre homme. Lors de ce premier jour de procès, l’ examen de la personnalité de l’accusé a été entamé, révélant une enfance chaotique rythmée par un placement en familles d’accueil, en foyer, dans un contexte de défaillances maternelles et d’absence du père, “des abandons et rejets successifs”, vécus comme des injustices.
À quoi ressemble la maison du couple ? Découvrez les pièces où s’est déroulée l’énigme de la disparition
Ce mardi, les premiers instants de l’enquête seront passés au crible par la cour d’assises du Tarn, pour le deuxième jour du procès de Cédric Jubillar. Découvrez la maison de la famille dans notre infographie expliquée.
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Au programme ce mardi : fin de l’étude personnalité et premiers témoignages de gendarmes
La matinée sera consacrée à la fin de l’étude de personnalité qui vise à définir le personnage Cédric Jubillar. Après Gaëlle Carraux-Alfort ce lundi 22 septembre, ce sera au tour de l’expert Valentin Belbez de se présenter à la barre dès 9 h ce mardi pour l’enquête de personnalité de Delphine. À partir de 14 h, ce sont six gendarmes qui défileront à la barre. À commencer par les deux militaires qui ont été les premières à entrer dans la maison de Cagnac-les-Mines vers 4 h 50 le 15 décembre 2020. Ensuite, ils seront donc quatre autres gendarmes à venir témoigner dans ce procès hors norme.
Date, durée, public, jurés… tout savoir sur un procès hors norme et son organisation ⬇
Le procès de Cédric Jubillar, accusé du meurtre de son épouse Delphine disparue en décembre 2020, va débuter lundi devant la cour d’assises du Tarn. Voici tout ce qu’il faut savoir sur ces quatre semaines d’audience qui devraient sceller le sort du peintre plaquiste, incarcéré en détention provisoire depuis plus de quatre ans.
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Bonjour et bienvenue dans ce direct
La Dépêche du Midi vous propose de suivre la seconde journée d’audience du procès de Cédric Jubillar dans ce direct.