September 23, 2025

"On n’est pas passé loin de la catastrophe absolue" : Lors d’une bagarre, il entaille le cou de son adversaire avec mini-canif

l’essentiel
Lors d’une bagarre, un homme a sorti de sa poche un mini-canif et a porté un coup à la gorge de son adversaire. Jugé en comparution immédiate, il a été condamné à trois ans de prison, dont un ferme.

« Dans le cou d’un homme, il y a quatre veines jugulaires et deux veines carotides, déclare Me Philippe Bellandi, avocat de la partie civile. Et par chance, le coup porté n’en a sectionné aucune. On est sur un véritable miracle, pour la victime et le prévenu. »

« À quelques millimètres près, l’affaire aurait pu être jugée devant une autre juridiction, ajoute Me Patricia Dumens, avocate de la défense. Heureusement, la victime est en vie. Le mis en cause a également beaucoup de chance. »

Ce jeudi 22 septembre, un homme de 50 ans était jugé en comparution immédiate pour avoir entaillé le cou d’une autre personne avec une arme blanche lors d’une bagarre, à Gontaud-de-Nogaret, dans la soirée du vendredi 19 septembre.

Tout part d’un regard de travers, d’invectives et de deux hommes qui commencent à se disputer. Le mis en cause, originaire d’un pays de l’Union européenne et ne parlant pas un mot de français, est dans l’incompréhension. D’autant qu’il avait également consommé de l’alcool et de la cocaïne.

“On aurait pu être aux assises”

Les esprits s’échauffent, des coups sont échangés et le prévenu se retrouve au sol. C’est là qu’il va sortir un mini-canif de sa poche et va entailler son adversaire au niveau du cou. L’arme blanche, accrochée en porte-clés sur un trousseau, a une lame d’environ 3,5 cm. Elle va engendrer une plaie au niveau de la gorge sous l’oreille gauche d’environ 8 cm de longueur pour une profondeur de 1,5 cm.

La scène s’est déroulée devant de nombreux témoins. Plusieurs d’entre eux se sont d’ailleurs interposés dans la bagarre. Le quinquagénaire affirme avoir vu deux ou trois individus arriver sur lui et avoir eu peur de se faire tabasser, c’est pour ça qu’il a sorti son mini-canif de sa poche. « On aurait pu être aux assises pour une tentative d’homicide sous l’emprise de drogue et d’alcool », fait remarquer Me Bellandi, lors de sa plaidoirie.
« Mon client s’est fait agresser, il est tombé à terre et, par peur, il a sorti son couteau, a défendu son avocate Me Patricia Dumens. Et il n’a pas spécifiquement visé la gorge. Dans une bagarre, on tape à l’aveugle. La version de mon client se tient. Il était acculé, il a voulu se défendre et il a eu ce mauvais réflexe. »

Quatre ans de prison requis

Le ministère public, qui a requis quatre ans de prison dont trois ferme et une interdiction du territoire français de 10 ans, n’est pas du même avis. « On n’est pas passé loin de la catastrophe absolue. Ça s’est joué à quelques millimètres. Il est en un contre un avec la victime et il n’y a absolument pas les trois autres personnes. Il va prendre la décision de prendre son couteau, de déplier la lame et de porter le coup à la gorge. Monsieur est toxicomane depuis de nombreuses années, il suit un traitement à la méthadone depuis 30 ans. Sa réaction était disproportionnée. »

Pourtant, le tribunal va décider de condamner le quinquagénaire à trois années d’emprisonnement, dont deux accompagnées d’un sursis probatoire. Son année de prison ferme sera aménagée, probablement sous bracelet électronique chez son employeur. Le prévenu travaille, en effet, chez cet artisan depuis un an avec une promesse d’embauche en CDI. Ce dernier, dans un courrier adressé à la cour, a été dithyrambique sur le mis en cause, « un homme très gentil et travailleur ». Son travail pourra servir, en effet, à indemniser la victime, qui a eu 60 jours d’incapacité totale de travail (ITT).

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