September 22, 2025

Après une année noire, la saison des noix s’annonce meilleure mais le compte n’y est pas pour sauver la filière

l’essentiel
Après une récolte 2024 désastreuse, les producteurs de noix du Lot entrevoient une amélioration, malgré des fruits plus petits et des vergers abîmés par le vent. Une bonne nouvelle, mais qui ne suffira pas à relever la filière.

Après une saison 2024 catastrophique pour la filière des noix, le ciel s’éclaircit légèrement pour les producteurs. “Ça sera mieux que l’année dernière”, affirme Hervé Cledel, nuciculteur à Baladou. Si la récolte a commencé pour certains, cela ne devrait pas tarder pour les autres. En observant son verger, Hervé Cledel note que ses fruits resteront petits à la récolte, un phénomène partagé par de nombreux producteurs. “Pour un kilo de noix, on aura 150 petites au lieu de 100 grosses”, raconte le Lotois. En cause ? Le climat : “Les noix ont été légèrement stressées suite à une vague de chaleur en juin qui a sans doute joué sur leur développement”.

Une météo plus clémente en 2025, malgré quelques aléas

Néanmoins, le producteur se veut optimiste. Cette année, il n’a pas été touché par le gel en avril, qui peut être fatal pour les fruits. “Moi j’ai été épargné, mais certains de mes confrères n’ont pas pu éviter la grêle qui a été très localisée”, relativise-t-il. Il faut dire que le secteur est touché depuis quelques années par le gel de printemps. Les producteurs ont donc évité le pire en 2025.

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De plus, Hervé Cledel considère que la pluviométrie a été correcte cette saison, ses noyers n’ont pas été “assoiffés”. Par conséquent, il y a eu peu de maladies qui auraient pu attaquer les arbres ou les feuilles.

Les noix seront petites dans le Lot cette année.
Les noix seront petites dans le Lot cette année.
DDM – PF

 

Les orages et rafales de vent constituent un autre fléau pour les nuciculteurs. Les noyers étant des arbres bien plus haut que d’autres fruitiers, ils sont en premières lignes dès qu’il y a des intempéries. “Il suffit de trois minutes pour faire d’énormes dégâts”. Le nord du Lot n’a pas été épargné par les quelques petites tempêtes du printemps et le Baladin non plus : “On a eu entre 40 et 50 arbres arrachés. Mais dans la vallée de la Dordogne, il y a eu beaucoup de dégâts à cause du vent aussi”.

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L’heure est désormais au compte. Avec la variété franquette, Hervé Cledel considère qu’il faut ramasser trois tonnes de noix par hectares pour avoir une bonne récolte. “Cette année, je serais entre deux et deux tonnes et demie environ”.

Pas de quoi rattraper les dégâts précédents

Malheureusement, si les prévisions s’annoncent plutôt positives pour les nuciculteurs du Lot, cela n’arrangera pas les dernières années difficiles pour le secteur. “On a besoin d’un plan de relance pour sauver la filière et aider à replanter les noyers”, affirme Hervé Cledel. La pluviométrie s’est révélée plus favorable en 2025, contrairement à une année 2024 particulièrement éprouvante. “Certains noyers qui ont subi l’eau ne sont pas encore remis à 100 %”. Le professionnel poursuit : “Si on ne renouvelle plus, on perd en rendement et par conséquent des clients”. Mais planter des arbres, c’est bien, mais il faut entre cinq et dix ans pour qu’il produise des noix, s’il n’est pas attaqué par les intempéries entre-temps. “Il y en a beaucoup qui souffrent, ils ont besoin de renouveler le matériel et se refaire une trésorerie”. Parce qu’une bonne année ne suffira pas, estime Hervé Cledel, “il faudrait ça pendant au moins dix ans pour relever le secteur”.

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