Claude et Livia Robert ont été tués fin juillet dernier dans le village de Labastide-Gabausse. André Arnal, l’auteur du double meurtre, s’est suicidé après avoir commis l’irréparable. Il louait depuis 2008 un terrain de sept hectares à l’éleveur de chevaux mais s’opposait à ce que ce dernier cède le bail à sa fille.
Comment un banal conflit foncier peut-il dégénérer en double homicide ? Le 27 juillet dernier, André Arnal, 56 ans, propriétaire d’une ferme dans le village de Labastide-Gabausse, a tué par balles Claude Robert et sa fille Livia avant de se suicider.
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“Les investigations ont mis en évidence un conflit existant entre les victimes et le mis en cause au sujet d’un terrain appartenant à ce dernier et loué par les victimes”, indiquait le parquet d’Albi quelques jours après les faits. André Arnal vivait seul dans la ferme familiale héritée de ses parents. Selon nos informations, il louait depuis 2008 un pré de sept hectares à Claude Robert, éleveur de chevaux installé dans la commune voisine de Virac. Ce dernier, gérant du haras El Jawahir, un élevage de pur-sang et de demi-sang arabe, utilisait le terrain pour y mettre ses bêtes.
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Les tensions s’étaient exacerbées ces derniers mois entre les deux hommes. Âgé de 65 ans, l’éleveur au caractère bien trempé souhaitait prendre sa retraite et confier les rênes de l’activité à sa fille Livia, une jeune cavalière émérite de 25 ans elle aussi passionnée par les chevaux. Claude Robert devait ainsi lui céder le contrat de bail pris à son nom mais André Arnal s’y est opposé.
La cession du bail autorisée par la justice
Or, une cession de bail rural ne peut se faire qu’avec l’accord du propriétaire. Claude Robert a alors demandé à la justice de trancher. En mars dernier, le tribunal paritaire des baux ruraux (TPBR) d’Albi – la juridiction compétente pour statuer sur les litiges entre propriétaires et exploitants de terres ou bâtiments agricoles – lui avait donné raison selon le jugement dont La Dépêche a eu connaissance, en autorisant la cession du bail à sa fille et en condamnant André Arnal à lui verser 1 500 € pour ses frais de justice.
Une situation qui a été visiblement mal vécue par le quinquagénaire. De quoi nourrir les tensions jusqu’au passage à l’acte ? La veille du double meurtre, Claude Robert était présent à Labastide-Gabausse où il effectuait des travaux de tronçonnage dans le pré, selon le témoignage d’un voisin recueilli par La Dépêche.
Le lendemain matin, l’éleveur et sa fille sont revenus sur place. André Arnal les a alors tués avec une arme à feu avant d’appeler les forces de l’ordre à la mi-journée pour avouer le double meurtre. Les militaires des Psig du département et de l’antenne toulousaine du GIGN ont été mobilisés et un périmètre de sécurité a été mis en place à travers le village. Jusqu’à ce que le corps sans vie du quinquagénaire soit retrouvé à proximité de son domicile.