Vladimir Poutine et Xi Jinping lors du sommet de l’Organisation de Coopération de Shanghai à Tianjin (Chine), le 1er septembre 2025. SERGEI BOBYLYOV/AFP
Les présidents chinois et russe Xi Jinping et Vladimir Poutine s’en sont tour à tour pris durement aux Etats-Unis et à l’Occident ce lundi 1er septembre lors d’un sommet réunissant une kyrielle de dirigeants et censé promouvoir une autre gouvernance mondiale dans une époque troublée. « Le Nouvel Obs » fait le point.
• Premier sommet de l’OCS depuis le retour de Trump à la Maison-Blanche
Avec les pays partenaires et observateurs de l’Organisation de Coopération de Shanghai (OCS), les chefs d’Etat ou de gouvernement d’une vingtaine de pays sont réunis à Tianjin. Les représentants d’une dizaine d’organisations régionales et internationales participent également à ce sommet censé placer la Chine au cœur de la compétition stratégique. L’événement réunit aussi les présidents iranien Massoud Pezeshkian, turc Recep Tayyip Erdogan et biélorusse Alexandre Loukachenko ainsi que les Premiers ministres indien et pakistanais Narendra Modi et Shehbaz Sharif. Xi Jinping a échangé des amabilités à leur arrivée avec Vladimir Poutine et Narendra Modi, souriants, avant que les dirigeants des dix pays membres de l’OCS ne posent pour une photo de groupe sur le tapis rouge.
Le sommet, le premier depuis le retour à la Maison-Blanche de Donald Trump, est décrit comme le plus important par sa participation depuis la création de l’OCS en 2001. Il se tient dans un contexte de crises multiples touchant directement ses membres : confrontation commerciale des Etats-Unis avec la Chine et l’Inde, guerre en Ukraine ou querelle sur le dossier du nucléaire iranien. Les pays de l’OCS représentent presque la moitié de la population mondiale et 23,5 % du PIB de la planète. L’organisation est volontiers présentée comme faisant contrepoids à l’Otan. Son espace renferme d’importantes réserves énergétiques. La communication officielle présente le sommet comme le modèle possible de relations internationales différentes.
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Le rendez-vous ouvre une séquence où la Chine entend manifester non seulement son allonge diplomatique mais aussi sa puissance de frappe, tout en se présentant comme un pôle de stabilité dans un monde divisé. Vladimir Poutine et plusieurs autres participants assisteront mercredi à la démonstration des capacités militaires du pays lors d’un grand défilé à Pékin pour célébrer les 80 ans de la fin de la Seconde Guerre mondiale.
• Xi Jinping pointe du doigt les Etats-Unis
Xi Jinping a pourfendu une « mentalité de guerre froide » et « les actes d’intimidation » à l’œuvre actuellement selon lui, dans une référence à peine voilée aux Etats-Unis. En ouverture du sommet de l’OCS, Xi Jinping a défendu l’organisation comme un modèle possible de multilatéralisme, dans une période de tensions géostratégiques et commerciales. Il a exalté un « esprit de Shanghai » à un moment où le monde est « en pleine turbulence et transformation ».
Le président chinois a aussi défendu le système onusien et l’Organisation mondiale du Commerce. Nous devons « nous opposer à une mentalité de guerre froide et de confrontation de blocs, ainsi qu’aux actes d’intimidation », a-t-il dit sans jamais citer les Etats-Unis. « Nous devons plaider pour un monde multipolaire juste et ordonné et une globalisation économique inclusive », « promouvoir un système de gouvernance plus juste et raisonnable », a-t-il dit.
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• Vladimir Poutine accuse l’Occident d’avoir provoqué la guerre en Ukraine
De son côté, Vladimir Poutine a une nouvelle fois accusé l’Occident d’avoir provoqué le conflit en Ukraine. « Cette crise n’a pas été déclenchée par l’attaque de la Russie en Ukraine, elle est le résultat d’un coup d’Etat en Ukraine, qui a été soutenu et provoqué par l’Occident », a déclaré le chef du Kremlin. Il l’a aussi imputée « aux efforts constants de l’Occident pour entraîner l’Ukraine dans l’Otan ».
Le sommet offre aussi l’occasion d’une multitude de rencontres bilatérales. Le président russe devait s’entretenir ce lundi avec ses homologues turc et iranien ainsi qu’avec le Premier ministre indien.
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