September 2, 2025

Alpinisme : mains "coupées par la neige et la glace", hypothermie, mollets "en feu"… Un alpiniste star frôle la mort et raconte sa terrible chute

l’essentiel
À l’assaut du Gasherbrum IV, un sommet situé à près de 8 000 mètres d’altitude au Pakistan, le Français Charles Dubouloz a évité, une nouvelle fois, le drame de très peu.

C’est un récit glaçant que Charles Dubouloz, 36 ans, a partagé sur Instagram : le 7 juillet 2025, l’alpiniste français a frôlé la mort sur le Gasherbrum IV, sommet de 7 925 mètres au Pakistan. Accompagné d’un coéquipier, Symon Welfringer, et du photographe Mathieu Ruffray, il était alors en phase d’acclimatation à 6 400 mètres d’altitude lorsqu’un drame s’est produit.

Installant seul la tente sur ce qu’il décrit comme une “petite lèvre” dans la pente, consciente d’être au-dessus d’une crevasse, Charles Dubouloz a cru le site suffisamment stable après quelques échanges avec Symon Welfringer. Mais cinq minutes plus tard, le pont de neige s’est effondré sous son poids. “Tout est noir, je sens la pression de la neige au-dessus de moi pendant que je chute… Je vais finir au fond de cette faille recouvert par des tonnes de neige”, raconte-t-il.

Son instinct de survie a pris le dessus. Lors de sa chute d’une quinzaine de mètres, il a été arrêté par un petit rebord venu de nulle part. Sous ses pieds, “les abysses” se dessinaient, et chaque geste était vital : “Je saute immédiatement les deux pieds en écart pour éviter que la maigre marche sur laquelle je repose cède.”

Hypothermie, mains “superficiellement coupées par la glace”, mollets “en feu”… Le corps était meurtri, mais l’esprit lucide : la montagne venait de lui épargner la mort.

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Aidé par Symon Welfringer, il a pu rejoindre son compagnon et constater l’étendue de sa chance. “Nous savons tous les deux que je viens d’échapper à une fin tragique”, écrit-il.

Pour l’alpiniste vedette, cette expérience rappelle la fragilité de la vie en haute montagne. “Je crois que je m’en veux terriblement, je ressens de la colère… Je n’ai plus le droit de refaire ça”, confie-t-il.

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Dans Les Grandes Jorasses, la directissime de la Pointe Walker est un monstre qui effraie les alpinistes mais Charles Dubouloz, Symon Welfringer et Clovis Paulin ont décidé de la gravir. C’est la première fois que cela se fait en hiver. pic.twitter.com/CV76stYPKt

— francetvsport (@francetvsport) February 19, 2023

Cette chute n’a pas marqué la fin de leur expédition, mais leur ascension a été interrompue à 6 900 mètres après la chute d’un bloc de glace imposant au camp de base.

Charles Dubouloz, connu du grand public pour avoir gravi en hiver et en solitaire la face nord des Grandes Jorasses, reste un alpiniste d’exception, mais cette mésaventure rappelle que même les plus expérimentés ne sont jamais à l’abri des caprices de la montagne.

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Alors qu’il avait promis d’arrêter l’alpinisme extrême à 35 ans, il en a aujourd’hui 36 et prévoit de continuer ses aventures de façon plus prudente jusqu’à ses 40 ans. Son projet : parcourir trois massifs – Alpes, Écrins, Pyrénées – pendant l’hiver, sans jamais chercher l’abri, mais avec des risques maîtrisés.


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