Le lieutenant-colonel Konstantin Frolov, l’un des militaires les plus décorés de Russie, est au cœur d’un scandale retentissant. Il est accusé d’avoir orchestré une escroquerie aux primes de guerre avec la complicité de dizaines de soldats.
Le “Bourreau” était-il un escroc ? L’un des militaires les plus décorés de Russie est soupçonné d’avoir organisé une escroquerie aux primes pour les blessés de guerre. Il est soupçonné d’avoir ordonné à ses hommes de lui tirer dessus afin d’éviter le front et d’obtenir des indemnisations substantielles, selon le média russe Kommersant.
Surnommé “le Bourreau” pour sa réputation en tant que tireur d’élite, le lieutenant-colonel Konstantin Frolov a été identifié comme le cerveau d’une vaste escroquerie dans laquelle 35 officiers et soldats de son unité seraient impliqués. Ils se seraient tous tirés dessus délibérément pour toucher les primes, selon les conclusions récentes de l’enquête. Au total, ils auraient touché l’équivalent de 2,5 millions de dollars en aides du Kremlin.
Des “exploits” militaires aux contours exagérés
Frolov, 39 ans, se targuait d’avoir été blessé à sept reprises pendant la guerre en Ukraine. Il avait été largement mis en avant comme la coqueluche des médias d’État, notamment en apparaissant dans une vidéo diffusée par le ministère russe de la Défense. “Depuis mon enfance, le devoir et l’honneur ne sont pas des mots vides de sens pour moi”, expliquait-il.
L’enquête met également en lumière des récits héroïques largement enjolivés par Frolov. Dans une émission télévisée, Frolov a raconté l’histoire selon laquelle il aurait sauvé une jeune fille blessée par les bombardements ukrainiens. Le récit serait purement fictif. Frolov a reçu quatre “Ordres du courage”, une décoration prestigieuse récompensant les actes altruistes, ainsi que deux médailles pour sa bravoure et son courage.
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Mis en cause par un lanceur d’alerte, Frolov a avoué les faits en dénonçant tous ses hommes complices. L’objectif était d’obtenir un accord avec le procureur, selon les médias russes. L’officier, tombé en disgrâce, fait désormais face à des accusations graves : fraude massive, corruption et trafic illégal d’armes, de munitions et d’explosifs.