La mobilisation des éleveurs de Haute-Garonne s’intensifie face à la dermatose nodulaire contagieuse. Rassemblés devant la sous-préfecture, ils dénoncent les abattages imposés et le silence de l’État. Le malaise rural s’enracine.
Les agriculteurs du Comminges se sont rassemblés dans la nuit du 21 octobre devant la sous-préfecture de Saint-Gaudens pour faire entendre leur colère. Ces exploitants, membres de la Coordination Rurale 31, portaient plusieurs revendications, dont une spécifique à leur territoire : “Le projet de Parc Naturel Régional va être un frein pour notre production. La charte défendue va nous empêcher de travailler convenablement : on ne pourra plus enrubanner, bientôt on ne pourra plus toucher au sol. En plus, nous n’avons même pas été contactés lors des débats”, assure Dominique Raud, membre de la CR 31. Un projet qui, selon eux, imposera “une multiplication de normes”.
La DNC en ligne de mire
Autre sujet de mécontentement : la DNC et son impact radical sur les troupeaux. “Le gouvernement préconise un abattage total, c’est pire qu’avec la MHE. On ne comprend pas : la DNC n’est même pas transmissible aux humains ! Nos troupeaux, ce sont nos familles ; les tuer tous, c’est de la torture”, poursuivent les mobilisés.
Du côté de la préfecture de la Haute-Garonne, des mesures ont déjà été prises. “Pour contenir sa progression après l’apparition de foyers ponctuels en Occitanie, le ministère de l’Agriculture a instauré plusieurs restrictions : interdiction des rassemblements de bovins sur tout le territoire, suspension des marchés dans les zones réglementées et blocage des exportations de bétail. Des contrôles renforcés des mouvements d’animaux sont déployés dans le département. Ces mesures, applicables jusqu’au 4 novembre 2025, visent à prévenir toute propagation, sous peine de sanctions pour les contrevenants.”
Ainsi, durant leur action coup de poing, les Commingeois de la Coordination Rurale ont déversé de l’ensilage de maïs et du foin périmé devant la sous-préfecture, avec pour leitmotiv : “Cela fait deux ans qu’on crève ; notre fin sera aussi celle des consommateurs et d’autres acteurs locaux, car nous contribuons au bien-être des territoires”.
Déterminés, ils affirment être prêts à multiplier les actions s’il n’y a pas de solutions concrètes et réfléchies avec les agriculteurs.