October 7, 2025

DIRECT. Démission de Sébastien Lecornu : budget, Nouvelle-Calédonie… la liste des urgences établie par le Premier ministre démissionnaire

La France s’enfonce dans une crise politique sans fin. À la surprise générale, Sébastien Lecornu a remis sa démission ce lundi au président de la République (qui l’a acceptée), quelques heures seulement après avoir présenté son gouvernement. Emmanuel Macron a depuis chargé son Premier ministre démissionnaire d’entamer d’ultimes négociations avec les partis politiques pour “définir une plateforme d’action et de stabilité”. La Dépêche du Midi vous propose de suivre toute l’actualité politique dans ce direct.

Jordan Bardella se dit “prêt à tendre la main” aux Républicains sur “un accord de gouvernement”

Le président du Rassemblement national, Jordan Bardella, a répété son appel à une nouvelle dissolution de l’Assemblée et affirmé qu’il “prendra ses responsabilités” en cas de législatives anticipées, avec une “très probable” candidature et une “main tendue” à la droite pour former une majorité si besoin. “Si demain il doit y avoir des élections législatives, au regard de la gravité du moment, il est effectivement très probable que je sois candidat à des élections”, a déclaré le président du parti d’extrême droite sur BFMTV et RMC.

Sébastien Lecornu convie “chacune des forces politiques” à Matignon entre mardi après-midi et mercredi matin

Sébastien Lecornu propose au “socle commun” de concentrer les négociations sur le budget et la Nouvelle-Calédonie

Sébastien Lecornu a proposé mardi au “socle commun” de la droite et du centre de “concentrer” les négociations sur deux sujets, le budget et l’avenir de la Nouvelle-Calédonie, indiquant dans un communiqué que ses soutiens avaient “convenu de ces deux urgences”. Le Premier ministre démissionnaire, qui invite chacune des forces politiques à le rencontrer entre mardi après-midi et mercredi matin – le PS est attendu mercredi à 10H00 -, “a proposé de concentrer les discussions sur deux priorités […] l’adoption d’un budget” et “l’avenir de la Nouvelle-Calédonie”. “Tous (les partis du “socle commun”) ont convenu de ces deux urgences, avec une volonté partagée de trouver une issue rapide”, selon Sébastien Lecornu. “Un échange s’en est suivi sur l’urgence budgétaire et les paramètres d’un compromis possible avec les oppositions”, ajoute-t-il.

Les Ecologistes et LFI appellent toute la gauche à “agir ensemble” pour un “programme de rupture”

Les Ecologistes et LFI ont appelé toute la gauche à “agir ensemble” pour porter un “programme de rupture au pouvoir”, à la sortie d’une réunion qui les rassemblait, mais sans le Parti socialiste. “Nous nous adressons à toutes celles et ceux qui ont fait avec nous la NUPES et le NFP”, ont écrit simultanément sur X la patronne des Ecologistes Marine Tondelier et les dirigeants insoumis Mathilde Panot et Manuel Bompard. “L’heure est grave: notre responsabilité commune est d’agir ensemble pour porter ce programme de rupture au pouvoir, en finir avec le macronisme et battre l’extrême droite”, ont-ils dit, en ajoutant qu’une nouvelle réunion aurait lieu mercredi.

Une rencontre commune s’est tenue ce mardi entre une délégation de la France insoumise, des écologistes et de Générations/L’Après. Un représentant du groupe GDR était également présent.

Nous sommes convenus des points suivants.

Nous avons examiné ensemble toutes les hypothèses…

— Marine Tondelier (@marinetondelier) October 7, 2025

Gabriel Attal ne souhaite pas la démission d’Emmanuel Macron

Le patron des députés Renaissance, Gabriel Attal, a affirmé devant son groupe ne pas souhaiter la démission du président de la République, se démarquant d’Edouard Philippe qui en a émis le souhait, selon des participants à la réunion. “Nous ne mêlerons jamais nos voix à ceux qui appellent matin, midi et soir à la démission du Président de la République et à une présidentielle anticipée”, a affirmé l’ancien Premier ministre, jugeant que “si un président démocratiquement élu et légitime pour aller au bout de son mandat peut être poussé à la démission, c’est tout notre équilibre démocratique qui serait fragilisé”.

La réunion du “socle commun” est terminée, un communiqué de Matignon attendu sous peu

Matignon devrait envoyer un communiqué sous peu pour revenir sur la réunion du “socle commun” qui s’est tenue ce mardi matin.

Christian Estrosi, maire Horizons de Nice, plaide lui aussi en faveur d’une élection présidentielle anticipée

“Seul le départ d’Emmanuel Macron et l’organisation d’une présidentielle anticipée nous permettront de sortir de la crise politique et économique sans précédent que nous traversons”, plaide ce dernier sur le réseau social X. “Dans la Ve République, tout vient et tout passe par le Président : tirons-en les conséquences et redonnons la parole au peuple français”, reprend Christian Estrosi.

En tant que vice-président d’@HorizonsLeParti, nous nous retrouvons avec @EPhilippe_LH sur cette conviction : seul le départ d’Emmanuel Macron et l’organisation d’une présidentielle anticipée nous permettront de sortir de la crise politique et économique sans précédent que nous… https://t.co/lI82Gzp3O1

— Christian Estrosi (@cestrosi) October 7, 2025

Des explosions rue de Varennes à Paris, à quelques encablures de Matignon

Des explosions ont retenti ce mardi matin dans le VIIe arrondissement de Paris, à proximité de Matignon, alors que se tient une réunion entre Sébastien Lecornu, Gabriel Attal et Édouard Philippe. Une camionnette a pris feu sur place.

Incendie en cours rue de Varenne à Paris, une camionnette prend feu à quelques dizaines de mètres de Matignon où sont réunis Sébastien Lecornu, Gabriel Attal et Edouard Philippe notamment @franceinfo pic.twitter.com/aN9dOOlL3F

— AudreyTison (@AudreyTison) October 7, 2025

Emmanuel Macron, plus seul que jamais ? 

Dissolution, présidentielle anticipée… La crise politique s’enflamme mardi jusque dans le camp présidentiel et Emmanuel Macron, qui a demandé à Sébastien Lecornu de poursuivre “d’ultimes négociations” pour tenter de composer une coalition, se trouve plus isolé que jamais. Coup de théâtre, le patron d’Horizons Édouard Philippe, allié traditionnel du président, l’exhorte à partir avant la fin de son mandat. Il lui a demandé d’organiser “une élection présidentielle anticipée” après l’adoption d’un budget pour 2026. Évoquant “l’affaissement de l’État” qui n’est selon lui “pas tenu”, l’ancien Premier ministre (2017-2020), candidat déclaré pour 2027, a estimé qu'”on ne va pas faire durer ce que nous vivons depuis six mois pendant 18 mois encore, c’est beaucoup trop long”. Déjà la veille, un autre ex-chef du gouvernement, jadis très proche d’Emmanuel Macron, Gabriel Attal avait lancé l’offensive, prenant sèchement ses distances avec le chef de l’Etat dont il ne comprend “plus les décisions”.

Une élection présidentielle anticipée ? “Pourquoi pas”, dit Fabien Roussel

Invité sur France Info ce mardi matin, le secrétaire national du Parti communiste français a rebondi sur l’idée d’Édouard Philippe, de procéder à une élection présidentielle anticipée. “Pourquoi pas” a réagi ce dernier.

ud83dudd34 Présidentielle anticipée u27a1ufe0f ”Je n’aurais jamais peur que la parole soit redonnée au peuple si leur parole est respectée. Emmanuel Macron porte une responsabilité totale et entière, lui et les grandes fortunes qu’il a protégé”, dit Fabien Roussel, secrétaire national du PCF pic.twitter.com/5IKf0yxg83

— franceinfo (@franceinfo) October 7, 2025

“Il est temps qu’Emmanuel Macron s’en aille”, affirme l’Insoumis, Manuel Bompard

Manuel Bompard a dit ce mardi préférer la démission d’Emmanuel Macron à la dissolution de l’Assemblée Nationale : “Rien ne nous permet aujourd’hui d’être certains que la dissolution de l’Assemblée nationale permettrait aujourd’hui de sortir du blocage”, estime Manuel Bompard, interrogé sur RTL . “Il est temps qu’Emmanuel Macron s’en aille et que le peuple souverain choisisse l’avenir du pays”, poursuit ce dernier sur le réseau social X.

À son tour ce matin, Edouard Philippe appelle à une élection présidentielle anticipée.

Le roi est nu.

Il est temps qu’Emmanuel Macron s’en aille et que le peuple souverain choisisse l’avenir du pays.

— Manuel Bompard (@mbompard) October 7, 2025

Le patron du Medef sonne l’alerte : “Le décrochage de la France est enclenché”

Invité au micro de France Info , Patrick Martin, patron du Medef, se dit inquiet : “Le décrochage de la France est déjà enclenché”, évoque ce dernier, affirmant que “les investissements en France sont en baisse” : “Depuis deux ans, les investissements en France sont en baisse. Il y a 9Mds de PIB en moins du fait de l’indécision politique. Cela signifie 4,5Mds de recettes fiscales et sociales en moins pour les caisses publiques”.

ud83dudd34 Crise politique u27a1ufe0f”Depuis deux ans, les investissements en France sont en baisse. Il y a 9Mds de PIB en moins du fait de l’indécision politique. Cela signifie 4,5Mds de recettes fiscales et sociales en moins pour les caisses publiques”, dit Patrick Martin, président du Medef pic.twitter.com/fL5RR5TzJM

— franceinfo (@franceinfo) October 7, 2025

🔴 Édouard Philippe souhaite une élection présidentielle anticipée

L’ancien Premier ministre a pris la parole ce mardi matin sur RTL : “On ne contraint pas le président de la République à partir”, a prôné l’ancien chef du gouvernement. En parlant d’Emmanuel Macron : “Il s’honorerait si par exemple il proposait un nom de Premier ministre avec pour fonction de gérer les affaires courantes et de faire adopter un budget. Et dès lors, il annonce qu’il organise une élection présidentielle anticipée”, indiquant par ailleurs que sa propre candidature était prête.

“Le jeu politique que nous donnons aujourd’hui est affligeant”, affirme Édouard Philippe

L’ancien Premier ministre d’Emmanuel Macron reconnaît que la démission de Sébastien Lecornu était chargée de “dignité”. Il estime cependant que “le jeu politique” qui est donné aujourd’hui “est affligeant”. Au sujet d’Emmanuel Macron : “Je le comprends, mais il m’arrive d’être en désaccord assez net avec les décisions qu’il prend”, explique Édouard Philippe. Ce dernier affirme ainsi que la dissolution annoncée l’an dernier par le président de la République était une “décision funeste”.

Bruno Retailleau garde la porte ouverte à “un gouvernement de cohabitation”

“Ce qui est exclu c’est que LR se dissolvent dans une majorité macroniste […] nous participerons à une condition, c’est que ce soit un gouvernement de cohabitation”, énonce le ministre démissionnaire de l’Intérieur.

Le “symbole d’une déconnexion totale” : Bruno Retailleau affirme que Matignon lui a caché la nomination de Bruno Le Maire

“Dès que j’ai su que Bruno Le Maire était nommé […] je me suis jeté sur mon téléphone, j’ai appelé le Premier ministre et je lui ai dit ce que j’en pensais”, explique Bruno Retailleau, estimant que la nomination de Bruno Le Maire au ministère des Armées lui a été cachée. L’intéressé parle désormais “d’un gouvernement recroquevillé sur un macronisme originel”.

“La tentative du nouveau gouvernement c’était une tentative de dissoudre Les Républicains”, affirme Bruno Retailleau

Invité sur Europe 1 , Bruno Retailleau a indiqué qu’il n’allait pas se rendre à la réunion prévue ce mardi matin par Sébastien Lecornu. “J’ai aussi des principes […] les valeurs de la politique n’en sont plus […] Il faut revenir à un certain nombre de principes”, évoque le ministre démissionnaire de l’Intérieur, parlant également d’une “rupture de confiance” : “Il y a le bloc central et il y a LR, la tentative du nouveau gouvernement c’était une tentative de dissoudre LR”.

“Le président de la République ne démissionnera pas”, insiste Aurore Bergé

Invitée sur le plateau de TF1 , celle qui avait été nommée porte-parole du gouvernement par Sébastien Lecornu a affirmé que “le président ne démissionnera pas”. Aurore Bergé a soutenu qu’Emmanuel Macron “a été élu et réélu”et que sa destitution “créerait un précédent majeur pour notre pays”.

Une réaction d’Édouard Philippe attendue dans la matinée

Le patron de Horizons Edouard Philippe n’a pas encore commenté la situation, mais interviendra à 8h15 sur RTL.

Premières réceptions à Matignon ce mardi matin

Dès 9 heures, Sébastien Lecornu recevra à Matignon des chefs de partis et responsables de la coalition gouvernementale et les présidents des deux chambres du Parlement: Yaël Braun-Pivet (Renaissance, Assemblée) et Gérard Larcher (LR, Sénat).

Gabriel Attal prend ses distances avec Emmanuel Macron

Gabriel Attal, patron du parti Renaissance et ancien Premier ministre, a sèchement pris ses distances lundi soir avec un Emmanuel Macron, dont il ne comprend “plus les décisions”, qui “donnent le sentiment d’une forme d’acharnement à vouloir garder la main”, depuis la dissolution en 2024, au lieu de “partager le pouvoir”.

ud83dudd34 “On vit des heures graves. Comme beaucoup de Français, je ne comprends plus les décisions du président de la République. Il y a eu la dissolution et des décisions qui donnent le sentiment d’une forme d’acharnement à vouloir garder la main”

u27a1 @GabrielAttal invité du JT de TF1 pic.twitter.com/MvNTNuEhSt

— TF1Info (@TF1Info) October 6, 2025

Combien vont toucher les ministres de son gouvernement qui n’ont exercé que quelques heures ?

Nom­més dimanche soir, démissionnaires lundi matin avec leur Premier ministre, les éphémères ministres du gouvernement Lecornu toucheront bien une rémunération. En vertu du droit en vigueur, ils bénéficient même d’une indemnité de fin de fonctions équivalente à trois mois de salaire, soit environ 28 000 euros brut chacun.

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La démission de Sébastien Lecornu incarne “la faillite d’une génération politique habituée au fait majoritaire”

La démission soudaine de Sébastien Lecornu, quelques semaines seulement après sa nomination à Matignon, replonge le pays dans l’incertitude politique. Pour le politologue Dorian Dreuil, expert associé à la Fondation Jean-Jaurès et directeur d’études à l’Institut Bona Fidé, cette nouvelle crise illustre avant tout l’épuisement d’un système politique incapable de se transformer.

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D’ultimes négociations avec les partis politiques, pourquoi ?

Sébastien Lecornu entame mardi “d’ultimes négociations”, à la demande d’un Emmanuel Macron toujours plus sous pression, pour “définir une plateforme d’action et de stabilité”. Une gageure pour le Premier ministre démissionnaire qui devra d’ici mercredi ressouder une coalition fissurée, tout en gérant les menaces de censure des oppositions.

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