Refaat Alareer.
Pour aller plus loin
« Qui d’entre vous est déjà allé à Jérusalem ? » C’est une vidéo qui circule sur les réseaux sociaux. Lors d’un cours à l’université de Gaza, le poète et professeur de littérature anglaise, Refaat Alareer pose cette question, en apparence anodine, et compte les mains qui se lèvent. « Trois sur 60, c’est très peu, mais c’est normal, car vous savez que nous Palestiniens qui vivons à Gaza, nous ne pouvons aller à Jérusalem à cause de l’occupation israélienne [Jérusalem, annexée de facto par Israël après la guerre des six jours, est interdite d’accès aux Palestiniens de Cisjordanie ou de Gaza, sauf permis spéciaux, NDLR] Moi non plus, je ne suis jamais allé à Jérusalem. Mais nous aimons Jérusalem. Et croyez-moi, si un jour nous allons à Jérusalem, nous aurons l’impression que nous y avons été cent fois et nous en reconnaîtrons chaque pierre. Parce que nous avons lu tant de choses sur Jérusalem. Des romans, des poèmes, des livres d’histoire. Parce que quand nous écoutons le poème de Tamim al-Barghouti, nous vivons Jérusalem. Nous sommes transportés à Jérusalem. C’est ça, le pouvoir des mots. »
On a vu cette vidéo peu après la mort de Refaat Alareer. Le 6 décembre 2023, à 44 ans, il avait été tué à Gaza, dans un bombardement. Ciblé, disent ses proches, par Tsahal, du fait de son aura, à l’étranger, et de ses nombreux posts en anglais sur les réseaux sociaux. Et en écoutant ces mots évoquan…
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