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Le Nouvel Obs avec AFP
Des drapeaux palestiniens lors d’une manifestation à Bruxelles, le 11 mai 2025. SHUTTERSTOCK/SIPA
La Belgique va reconnaître l’Etat de Palestine à l’Assemblée générale des Nations unies, a annoncé ce mardi 2 septembre le ministre belge des Affaires étrangères Maxime Prévot, se joignant à d’autres pays comme la France ou le Canada.
« La Palestine sera reconnue par la Belgique lors de la session de l’ONU ! Et des sanctions fermes sont prises à l’égard du gouvernement israélien », a écrit le chef de la diplomatie belge sur le réseau social X.
Fin juillet, le président Emmanuel Macron a annoncé que la France allait reconnaître l’Etat de Palestine à l’Assemblée générale de l’ONU, qui se tiendra du 9 au 23 septembre à New York. Dans la foulée, plus d’une dizaine de gouvernements occidentaux ont appelé d’autres pays du monde à faire de même.
« La Belgique se joindra aux pays signataires de la Déclaration de New York traçant la route vers une solution à deux Etats et reconnaissant donc ceux-ci », a détaillé le ministre.
Une reconnaissance sous conditions
Mais cette reconnaissance d’un Etat palestinien reste soumise à conditions : elle ne sera officiellement formalisée que lorsque « le dernier otage aura été libéré et que le Hamas n’assumera plus quelconque gestion de la Palestine », a précisé Maxime Prévot sur X.
Le ministre a également annoncé 12 sanctions contre Israël. Parmi elles, « l’interdiction d’importation des produits issus des colonies » israéliennes, mais aussi « des poursuites judiciaires éventuelles, des interdictions de survol et de transit, la mise sur la liste des persona non grata dans notre pays de deux ministres israéliens extrémistes, de plusieurs colons violents et de leaders du Hamas ».
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Cette décision est loin d’avoir fait l’unanimité au sein du gouvernement belge, les membres issus des partis de droite N-VA et MR se montrant particulièrement réticents.
Mais « au vu du drame humanitaire se jouant en Palestine et singulièrement à Gaza, et face aux violences perpétrées par Israël en violation du droit international […] la Belgique se devait de prendre des décisions fortes pour accentuer la pression sur le gouvernement israélien et les terroristes du Hamas », a appuyé le ministre des Affaires étrangères.
La question est cruciale pour les représentants palestiniens. « La reconnaissance de l’Etat palestinien nous donne une perspective d’avenir », a souligné lundi la ministre déléguée aux Affaires étrangères de l’Autorité palestinienne, Varsen Aghabekian Shahin, à Rome. « Elle envoie également un message clair : la seule solution consiste à reconnaître un Etat palestinien vivant en paix et en sécurité aux côtés de l’Etat d’Israël », a-t-elle insisté.
La pression s’intensifie sur le gouvernement israélien
Le Canada et l’Australie ont déjà fait part de leurs intentions en faveur d’un Etat de Palestine. Le Royaume-Uni a aussi annoncé qu’il le reconnaîtrait, sauf si Israël prenait une série d’engagements, dont celui d’un cessez-le-feu dans la bande de Gaza.
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Au total, les trois quarts des Etats membres de l’ONU reconnaissent cet Etat proclamé par la direction palestinienne en exil en 1988.