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Le Nouvel Obs avec AFP
De la fumée s’élève d’un immeuble à Jabalia au nord de la bande de Gaza après un bombardement israélien, le 13 juillet 2025. BASHAR TALEB / AFP
Faute de libération des otages israéliens dans la bande de Gaza, le « combat continuera sans répit », a prévenu le chef d’état-major de l’armée israélienne Eyal Zamir, au cours d’une visite à ses troupes dans le territoire palestinien.
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« J’estime que dans les prochains jours, nous saurons si nous pouvons parvenir à un accord pour la libération de nos otages. Sinon, le combat continuera sans répit », a déclaré le lieutenant-général Zamir, dans un communiqué de l’armée transmis samedi à l’AFP.
Le chef d’état-major « a effectué une visite de terrain et une évaluation de la situation » vendredi dans la bande de Gaza où l’armée est en guerre contre le Hamas palestinien depuis près de 22 mois, selon ce communiqué. « La guerre continue, et nous l’adapterons à la réalité changeante selon nos intérêts », a-t-il ajouté, jugeant que « les succès réalisés nous offrent une flexibilité opérationnelle ».
Famine « généralisée » dans la bande de Gaza
La guerre a été déclenchée par l’attaque du mouvement islamiste Hamas contre Israël le 7 octobre 2023, qui a entraîné du côté israélien la mort de 1 219 personnes, en majorité des civils, selon un décompte de l’AFP réalisé à partir de données officielles. Sur les 251 personnes enlevées ce jour-là, 49 restent otages à Gaza, dont 27 ont été déclarées mortes par l’armée.
Les représailles d’Israël ont fait au moins 60 332 morts à Gaza, en majorité des civils, selon les données du ministère de la Santé du Hamas, jugées fiables par l’ONU.
898 soldats israéliens ont également été tués depuis, selon le bilan officiel de l’armée.
La bande de Gaza, sous blocus israélien, est désormais menacée d’une « famine généralisée », selon l’ONU, et totalement dépendante de l’aide humanitaire distribuée par camions ou larguée depuis les airs.
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« La campagne actuelle de fausses accusations concernant une famine intentionnelle est une tentative délibérée, planifiée et mensongère pour accuser Tsahal – une armée morale – de crimes de guerre », a dénoncé le chef d’état-major. « Les responsables des meurtres et des souffrances des habitants de la bande de Gaza sont le Hamas », a-t-il réaffirmé. Cette visite à Gaza intervient alors que l’armée israélienne mène depuis plusieurs jours un redéploiement de ses troupes dans le territoire palestinien.
« La guerre doit se terminer »
La publication, par le Jihad islamique puis le Hamas, de deux vidéos d’otage en juste deux jours a suscité un vif émoi en Israël et ravivé le débat sur la nécessité d’arriver au plus vite à un accord négocié entre le gouvernement et le Hamas pour obtenir la libération de tous les otages. Sur ces images de propagande, les deux captifs sont apparus très affaiblis et amaigris, dans une mise en scène visant à faire le parallèle avec la situation humanitaire actuelle à Gaza.
« Les vidéos publiées ces deux derniers jours nous brisent et nous bouleversent », a déploré samedi la mère d’un otage, Einav Zangauker. « Nos enfants vivent un Holocauste […] », a-t-elle commenté, appelant à un rassemblement ce samedi à Tel Aviv, aux côtés d’autres familles d’otages, symboliquement « derrière une clôture de barbelés ».
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Samedi matin, ils étaient quelques centaines de personnes, certains vêtus de noir et brandissant les photos de leurs proches, sur cette place de Tel Aviv, symboliquement rebaptisée « place des otages » et devenue le lieu de rassemblement des familles des kidnappés et des manifestants exigeant la fin des hostilités.
« La guerre doit se terminer. Le gouvernement israélien ne mettra pas fin à la guerre de son plein gré. […] Il faut le stopper. Pour nous, pour nos soldats, pour nos otages », a déclaré à l’AFP Yotam Cohen, frère de l’otage Nimrod Cohen. « Toutes les actions doivent être entreprises pour arrêter le gouvernement israélien, obtenir un cessez-le-feu, mettre fin à la guerre. Il n’y a plus de temps. Rien ne fonctionne », a-t-il plaidé.
Adam Hajaj, cousin de Rom Braslavski, otage mis en scène dans la vidéo du Jihad islamique diffusée jeudi, était également présent : « cette vidéo, je n’ai pas pu la regarder plus d’une fois. Mes cauchemars ont empiré […]. Nous ne pouvons plus endurer cela, pas une minute de plus, sans le ramener à la maison ».