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Le Nouvel Obs avec AFP
De la fumée s’élève à la suite d’une frappe militaire israélienne dans la ville de Gaza, vue depuis le centre de la bande de Gaza, le 5 octobre 2025. ABDEL KAREEM HANA/AP/SIPA
Le Hamas a affirmé ce dimanche 5 octobre sa volonté de parvenir à un accord pour mettre fin à la guerre à Gaza et de procéder à un échange « immédiat » d’otages et de prisonniers avec Israël, avant des négociations indirectes en Egypte entre les deux belligérants.
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A deux jours du deuxième anniversaire de l’attaque sans précédent du mouvement islamiste palestinien contre Israël, le 7 octobre 2023, qui a déclenché la guerre, l’armée israélienne a poursuivi ses bombardements à Gaza ville, faisant au moins cinq morts selon la Défense civile locale, un service de secours opérant sous l’autorité du Hamas.
Les discussions s’appuient sur le plan du président américain Donald Trump, qui a dépêché en Egypte son émissaire Steve Witkoff et son gendre Jared Kushner, pour aider à finaliser les discussions sur les conditions de libération des otages enlevés durant l’attaque du 7-Octobre.
« Des négociations demain »
Samedi, Donald Trump a prévenu le Hamas qu’il ne « tolérerait aucun retard » dans l’application de son plan, qui prévoit un cessez-le-feu, la libération dans les 72 heures des otages, le retrait par étapes de l’armée israélienne de Gaza et le désarmement du mouvement islamiste.
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Proche allié de Donald Trump, le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahou a annoncé samedi l’envoi de ses négociateurs en Egypte, en disant espérer que tous les otages seraient ramenés chez eux dans « les prochains jours ». Selon un responsable du Hamas, les discussions se tiendront à Charm el-Cheikh (est) où les négociateurs du mouvement devraient arriver dimanche en provenance de Doha.
« Le Hamas est très soucieux de parvenir à un accord pour mettre fin à la guerre et entamer immédiatement le processus d’échange des prisonniers (otages contre détenus palestiniens) », a dit ce responsable à l’AFP sous couvert de l’anonymat.
L’équipe de négociateurs israéliens « partira ce soir avec comme programme d’entamer les négociations demain », a déclaré dimanche une porte-parole de Benyamin Netanyahou, précisant qu’il s’agira de « négociations techniques ».
« Suspendre les opérations »
Le Hamas a souligné auprès des médiateurs « la nécessité pour Israël de suspendre toute opération militaire dans l’ensemble de la bande de Gaza, de cesser toutes les activités aériennes, de reconnaissance et les survols de drones et de se retirer de l’intérieur de Gaza ville ». Dans le même temps, « le Hamas et les factions de la résistance mettront fin à leurs opérations militaires ».
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En cas d’accord, les bombardements israéliens devront « cesser », a déclaré le chef de la diplomatie américaine Marco Rubio.
Vendredi, le Hamas s’est dit prêt à libérer tous les otages dans le cadre du plan Trump, annoncé le 29 septembre, et à des négociations immédiates pour finaliser les détails. Donald Trump a alors appelé Israël à arrêter « immédiatement » ses bombardements à Gaza, mais l’armée israélienne y a poursuivi ses frappes, faisant samedi près de 60 morts, selon la Défense civile locale.
« Il y a eu une nette diminution du nombre des frappes aériennes (depuis samedi soir). Les chars et les véhicules militaires se sont un peu retirés, mais je pense qu’il s’agit d’une manœuvre tactique et non d’un retrait », a raconté à l’AFP Mouin Abou Rajab, un habitant de Gaza.
Benyamin Netanyahou affirme soutenir le plan Trump, tout en précisant que son armée se maintiendra dans la majeure partie de la bande de Gaza, qu’elle contrôle aujourd’hui à 75 % environ.
Le président américain a affirmé samedi qu’Israël avait accepté une première « ligne de retrait » à une distance de 1,5 à 3,5 km à l’intérieur du territoire palestinien. Dès que le Hamas l’aura acceptée, un cessez-le-feu « entrera immédiatement en vigueur ».
Le désarmement du hamas « sera accompli »
Samedi, Benyamin Netanyahou a juré de désarmer le Hamas, soit dans le cadre du plan soit par ses propres moyens militaires. « Cela sera accompli ! ».
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Dans sa réponse au plan Trump, le Hamas n’a pas mentionné la question de son désarmement, un point clé de la proposition, affirmant qu’il entendait participer à toute discussion sur l’avenir de Gaza et insistant sur la nécessité d’un « retrait total israélien ».
Le plan exclut toutefois tout rôle du Hamas « dans la gouvernance de Gaza » et prévoit l’exil de ses combattants.