September 25, 2025

Meurtre aux Izards : de 12 à 22 ans de réclusion criminelle requis contre les cinq accusés

l’essentiel
L’avocat général a requis de 12 à 22 ans de réclusion criminelle à l’encontre des cinq accusés du meurtre en bande organisée qui a endeuillé les Izards, en août 2020, et fauché la vie d’un innocent.

Le 10 août 2020, devant la Poste du quartier des Izards, à Toulouse, des coups de feu retentissent. Trois garçons sont pris pour cibles. La rumeur racontera la suite : entre règlement de comptes et guerre de territoire, un jeune coiffeur innocent a perdu la vie par un malheureux concours de circonstances. L’affaire est jugée depuis la semaine dernière aux assises.

“Le trafic de stupéfiants est venu animer le quartier des Izards depuis les années 80, mais c’est en 2010 que l’on observe une montée de la violence dans ces quartiers. Voilà le contexte dans lequel ont grandi tous ces jeunes”, dépeint Me Morgane Dupoux avocate de l’une des victimes qui a survécu aux balles.

“C’est un miraculé !”

Elle explique que son client est un “miraculé”. Avant de rappeler qu’il n’y a pas de sous-victime, “même si Yanis est impliqué dans le trafic de stupéfiant, il est surtout la victime de ce dossier”.

Me Marie-Hélène Pibouleau, avocate de la famille du jeune coiffeur décédé, prend ensuite la parole. “Perdre un enfant c’est le drame le plus terrible que l’on puisse connaître. Ils l’ont criblé de balles, c’est une véritable exécution”.

À lire aussi :
Sous fond de trafic de drogue, la guerre des gangs des Izards s’étale devant la justice

Elle rappelle que son client est une victime collatérale du trafic. “Ils sont lâches, maladroits et sots : ils ont réussi à se tromper de cible”. Et de conclure sa plaidoirie par ces mots. “Lorsqu’on perd un parent on est orphelin, lorsqu’on perd un conjoint on est veuf, mais lorsqu’on perd un enfant… on n’est rien… il n’y a pas de mots”.

“Guerre des clans”

C’est alors au tour de l’avocate générale de s’adresser aux jurés. “Il y a trois questions fondamentales dans ce dossier : Pourquoi ? Comment ? Et qui ?”. Tout d’abord la question du pourquoi est la question du contexte “celui d’un territoire confisqué” par le trafic de drogue, mais aussi celui de la “guerre des clans” qui justifie la violence.

Ensuite, la question du comment est la question des moyens : ceux de “l’ultra violence où l’on se tire dessus à l’arme de guerre”. Enfin sur la question du qui, l’avocate générale va s’attacher avec méthode et rigueur à démontrer la culpabilité de chacun des accusés au cours d’un réquisitoire sans concession de plus d’une heure et demie.

Verdict attendu vendredi

S’agissant des peines requises elle fait “un distinguo en fonction des rôles de chacun”. Pour les deux tireurs elle requiert 22 ans de réclusion criminelle. Pour les chefs de clans qui ont piloté les exécutions ce seront 15 et 18 ans de réclusion criminelle. Enfin, pour “la plus petite cheville ouvrière de ce drame”, elle requiert 12 ans de détention.

Après les plaidoiries de la défense qui visent l’acquittement pur et simple, ce sera l’heure de la décision finale. Verdict attendu vendredi, dans la journée.

source

TAGS: