Certains propos du Slovène star, quadruple vainqueur du Tour de France, n’ont pas vraiment été entendus d’une bonne oreille au sein de certaines hautes sphères du cyclisme mondial.
Le vœu d’un champion contre la dure loi du calendrier. Tadej Pogacar, qui domine le cyclisme mondial et victorieux de son quatrième Tour de France en juillet 2025, est aussi un coureur pragmatique. Après avoir réussi le doublé Giro-Tour en 2024, il s’est positionné sur un débat récurrent : la réforme du calendrier des Grands Tours.
L’idée du Slovène était simple, basée sur l’expérience du peloton : intervertir les dates du Tour d’Italie (traditionnellement en mai) et du Tour d’Espagne (en août-septembre).
Quelles justifications du coureur ? Cela aiderait d’abord à résoudre les problèmes récurrents de météo extrême : le Giro est souvent confronté au froid et à la neige dans les Dolomites en mai, tandis que la Vuelta est régulièrement affectée par la chaleur écrasante de la fin d’été espagnole. D’autre part, Pogacar estimait qu’un tel changement attirerait “plus de grands coureurs” sur les deux épreuves.
L’idée, qui a d’ailleurs été discutée au sein d’un groupe de travail de l’Union Cycliste Internationale (UCI) sur les réformes, semblait logique d’un point de vue sportif. C’était sans compter sur la résistance farouche des institutions.
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La réponse est venue de Rome, lors de la présentation du parcours 2026. Paolo Bellino, le puissant PDG de RCS Sport, l’organisateur du Giro, n’a laissé aucune place à l’ambiguïté.
Contacté par le média spécialisé Cyclingnews, Bellino a asséné une fin de non-recevoir catégorique à Pogacar et aux réformateurs de l’UCI : “Nous n’allons même pas envisager l’idée” a-t-il sèchement lancé.
Pour RCS Sport, la date du Giro n’est pas négociable : “Le Giro d’Italia a une date traditionnelle en mai et nous ne voulons pas la changer” a affirmé Bellino, justifiant cette position par l’histoire.
Il a rappelé que la course s’est tenue en mai “108 fois”, ajoutant que “chaque Grand Tour a sa propre histoire et importance, grâce aussi à sa date dans le calendrier”.
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L’exception de 2020, où la course a été déplacée en octobre en raison de la pandémie de Covid, fut pour lui un moment “unique” visant uniquement à “sauver la saison cycliste”.
Bellino a précisé que la seule modification qu’il souhaiterait apporter au calendrier serait un léger décalage d’une seule semaine pour permettre au Giro d’intégrer la fête nationale italienne du 2 juin. Cela aurait le double avantage de bénéficier de meilleures conditions météo en haute montagne et de renforcer l’identité nationale de la course.
Tadej Pogacar peut continuer à dominer les compétitions, mais il devra se plier au calendrier historique…

